Salaires des grands patrons de l'automobile : dans la logique du marché
On a eu Carlos Ghosn l’an dernier, puis cette année encore, salaire Renault plus Nissan, vraisemblablement autour des 15 millions d’euros en 2015, soit 200 années de SMIC brut annuel. C’est un revenu colossal. L’autre Carlos, Tavarès chez PSA, comme Ghosn, a pratiquement doublé son salaire : plus de 5 millions d’euros contre 2 et demi l’an dernier. Tous les deux ont redoré le blason d’une entreprise en train de sombrer, surtout PSA, leur rémunération est fonction des résultats mais quand même !
Les salariés, eux, n’ont touché qu’une prime de 400 € chez Renault et 2.000 € chez PSA, rien à voir ! A quoi il faut ajouter un état actionnaire, qui n’a pas de minorité de blocage au capital de ces constructeurs, et donc, ne peut pas empêcher de telles rétributions astronomiques, bien qu’il ait largement participé à leur sauvetage.
Le champion, dans le secteur en Europe a été l’ancien patron de Volkswagen, Martin Winterkorn avec quelques 15 millions d’euros en 2014. On ne sait pas encore ce que sera le salaire 2015 du nouveau, Matthias Müller. Mais depuis le scandale des moteurs diesel, Volkswagen envisage en tout cas de ne pas verser de dividendes à ses actionnaires, on peut donc penser que le salaire de Matthias Müller, ne sera pas aussi astronomique que celui de son prédécesseur.
Chez les japonais et les américains, c’est a peu près la même chose, Ford est LE mieux payé des patrons de l’automobile. Emmanuel Macron a beau dire que Tavarès a tort de faire abstraction de la sensibilité des français, Michel Sapin a beau dire que l’Etat actionnaire a voté contre, Tavarès explique que ce n’est pas lui qui fixe son salaire mais le comité de surveillance de PSA.
La somme reste choquante au regard des 2.650 postes qui seront supprimés cette année encore chez PSA
Et ce, grâce au plan de départ volontaire et congés seniors, et qui font partie des 11.000 postes supprimés dans l’entreprise depuis 2012. Car chez Peugeot comme chez Renault, c’est bien l’emploi qui a été la principale variable d’ajustement pour remettre l’entreprise sur les rails. Si vous ajoutez à cela des salaires qui n’augmentent pas, ou peu, vous avez les raisons de la grogne. On serait plus indulgent dans un contexte social de baisse du chômage et d’augmentation des rémunérations, mais la France en est loin.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.