"Qui va accepter si je ne suis pas propre ?" : quand la précarité hygiénique empêche la recherche d'un travail
Une mère de famille témoigne de ses difficultés à maintenir pour elle et ses enfants une hygiène correcte, faute de budget, comme trois millions de Français.
"Pour manger, il y a beaucoup d’associations. Personne n’a réfléchi sur l’hygiène, surtout pour les femmes", explique Dalila qui vit à Marseille. Elle fait partie des trois millions de Français qui n'ont pas les moyens financiers d'assurer une hygiène correcte à sa famille. Un état des lieux dressé mardi 19 mars à partir d'un sondage Ifop, révélé par France Inter.
Le fléau de la précarité hygiénique
Dalila et ses quatre enfants ont été évacués d’un immeuble insalubre en décembre. Depuis, ils ont été relogés par la mairie dans un hôtel près du Vieux Port. La jeune femme est pâtissière de formation. Sans emploi fixe, elle fait des ménages au noir, une fois par semaine et survit grâce aux Restos du cœur et au Secours populaire. "Aux Restos du cœur, tous les deux ou trois mois, il y a un petit savon ou bien un dentifrice", confie la mère de famille. Comment fait-elle pour les enfants, les couches ? "Jusqu’à dix-huit mois, c’est les Restos du cœur, mais après c’est terminé", explique-t-elle. Les produits dans la salle de bains sont limités au strict nécessaire. "Shampoing, savon, dentifrice", énonce-t-elle, regrettant de ne jamais voir de "déodorant", de "parfum" sur les étagères et surtout de serviettes hygiéniques.
Dalila reconnait que parfois, elle ne peut pas sortir, faute de se sentir à l'aise. Encore moins pour se présenter à un travail. "Si je ne suis pas propre, qui va accepter", lâche-t-elle. Elle se sent exclue, et ses enfants aussi, précise-t-elle.
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