Précarité : les solutions du Médiateur de l'énergie
Payer ses factures de gaz et d'électricité semble devenir de plus en plus difficile pour les Français. Selon le rapport annuel du Médiateur de l'énergie, publié ce mardi, 18 % des dossiers traités en 2012 avaient trait à des difficultés de paiement, contre 15 % en 2011. La dette moyenne s'élevait à 1.900 euros.
Autre chiffre évocateur : 580.000 foyers ont vu en 2012 leur fourniture d'énergie totalement coupée, résiliée ou restreinte pour cause d'impayés. Ils étaient 500.000 un an plus tôt.
Plus de visibilité sur les prix
Le Médiateur de l'énergie Denis Merville, mis en place il y a six ans pour accompagner l'ouverture du marché de l'énergie, part donc de ce constat : "Malgré l'amélioration des dispositifs d'aide, la précarité énergétique s'aggrave ".
Première solution préconisée : instaurer une meilleure visibilité sur les tarifs, pour laisser les ménages s'organiser. Le Médiateur demande donc que l'augmentation réglementaire soit plus encadrée par les pouvoirs publics, et qu'elle plafonne à un taux de 5 % annuels pendant les trois prochaines années. La semaine dernière, la Commission de régulation de l'énergie (CRE) estimait que les tarifs de l'électricité devraient augmenter de 6,8 % à 9,6 % cet été, pour couvir les coûts d'EDF cette année. Le gouvernement avait dit non.
Autre piste : l'instauration d'un "fournisseur de dernier recours " pour les foyers dont les contrats de fourniture d'énergie ont été résiliés.
Création d'un "chèque énergie"
Pour lutter contre la précarité énergétique, le Médiateur lance une nouvelle fois son idée de "chèque énergie". Doté de plus d'un milliard d'euros, et financé par les consommateurs, il remplacerait à terme les tarifs sociaux de l'électricité et du gaz, dont près de quatre millions de ménages peu aisés bénéficient en France. L'avantage serait aussi de faire entrer dans le spectre de l'aide énergétique les sources de chaleur comme le fioul ou le bois.
Sans accepter ou rejeter la proposition, la ministre de l'Écologie et de l'Énergie a réagi, affirmant avoir "confié une mission d'audit à l'Observatoire de la précarité énergétique [...] dont les conclusions seront remises le 15 juillet ". Mais selon elle, la position du gouvernement est claire : c'est "lélargissement des tarifs sociaux de l'énergie [qui] est une priorité absolue ".
Selon le rapport du Médiateur de l'énergie, environ 42 % des consommateurs ont restreint leur chauffage l'hiver dernier pour éviter des factures qui explosent.
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