: Témoignages "Ce n'est plus pour se faire plaisir, c'est pour survivre" : les vide-greniers pour lutter contre l'inflation
La saison des vide-greniers est lancée. Et plus que jamais, ces rendez-vous des chineurs ou des promeneurs sont devenus ceux des amateurs de bonnes affaires. Dans le quartier Croix-de-Chavaux à Montreuil (Seine-Saint-Denis) samedi 22 avril, Christelle espère repartir avec 200 euros de bénéfices. Avec un Smic et trois enfants à élever seule, elle participe chaque année au vide-grenier. "Avant, ça permettait de mettre un peu d'argent de côté, explique-t-elle, mais maintenant c'est plus pour boucler les fins de mois. Cela devient très compliqué, pourtant je travaille. Mon mois est difficile. Donc du coup, ça me permet un petit peu de finir le mois."
Deux rangées derrière, Catherine fait ses comptes dans sa petite caisse en ferraille. Elle vient de se mettre aux vide-greniers : "J'essaie d'en faire un ou deux dans le mois, ça peut faire un petit plus et on peut aller faire les courses. Si je peux faire 50 euros au moins, pour remplir un petit chariot de courses, ça me plaît ! Ce n'est plus pour se faire plaisir, ce n'est pas pour les sorties, c'est vraiment pour survivre."
>> Brocantes, vide-greniers : quels sont vos droits ?
"Même un euro, c'est important"
Du côté des acheteurs aussi, l'objectif est d'améliorer un pouvoir d'achat en berne. Keyna range ses trouvailles : deux vestes et des tee-shirts. Elle ne peut pas se permettre d'aller en boutique pour acheter des vêtements. "Pour dix euros, j'ai eu cinq articles, donc c'est très intéressant."
"Comme on n'a pas assez de moyens, tout est cher donc on préfère venir dans les brocantes."
Keyna, cliente du vide-grenier de Montreuilà franceinfo
Dans les allées du vide-grenier, on négocie fermement : "Avec la vie de maintenant, c'est important. Même un euro ! Parce qu'un euro + un euro + un euro, ça fait des centaines d'euros", se justifie Fatima après avoir obtenu un rabais d'un euro sur une plancha. Sophie sourit en regardant sa cliente. Elle sait qu'elle ne va pas toucher le pactole avec son petit emplacement. Mais l'argent récolté lui permettra de gâter un peu, pour une fois, sa famille : "Demain on se faire un bon repas, aller acheter de la viande chez le boucher. C'est un supplément et on se fait plaisir avec."
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.