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Logement : "On ne peut pas s'exonérer de construire, en France, 350 000 logements", dénonce le président de la FNAIM

Pour éviter le "risque de bombe économique, sociale et sociétale", la FNAIM et plusieurs fédérations de l'immobilier réclament à Emmanuel Macron un "électrochoc" pour relancer la production de logements neufs.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Deux passants scrutent les annonces pour des appartements à vendre dans la vitrine d'une agence immobilière. 28 01 2023. (NICOLAS GUYONNET / HANS LUCAS)

"On ne peut pas s'exonérer de construire, en France, 350 000 logements", dénonce le président de la FNAIM (Fédération nationale de l'immobilier) Loïc Cantin, sur franceinfo ce lundi. C'est l'un des signataires d'une lettre ouverte des professionnels de l'immobilier au président de la République publiée ce lundi sur le site du Parisien. Ils demandent des "mesures en urgence pour les Français" après le report de la publication des conclusions du Conseil national de la refondation (CNR).

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franceinfo : Votre lettre parle d'un "risque de bombe économique, sociale et sociétale", les mots sont forts...

Loïc Cantin, président de la FNAIM : C'est, en premier chef, Olivier Klein, ministre délégué chargé de la Ville et du Logement, qui a dit que "le logement était la future bombe sociale". Il a raison, mais nous constatons que, derrière, les actes ne sont pas au rendez-vous du constat opéré. Nous avons été 200 acteurs à travailler pendant quatre mois sous forme de trois groupes de travail pour remettre des propositions dans le cadre du CNR. Je ne dis pas qu'elles n'ont pas été entendues, mais, a minima, on aurait souhaité que ces propositions soient remises les 9 mai. La conférence a été reportée au 5 juin. Les médias en ont fait part, mais les professionnels et les fédérations n'ont pas été informés.

Quelle est la première urgence ?

On ne peut pas s'exonérer de construire, en France, 350 000 logements et que ces logements arrivent sur le marché. La problématique c'est que l'immobilier neuf est rendu très cher et qu'il est largement frappé et affecté par les taux d'intérêt. Ils étaient à 1% il y a dix-huit mois et risquent d'atteindre les 4% aujourd'hui. C'est-à-dire 25% de réduction de la capacité d'emprunt des Français. Un séisme. Il y a des appartements neufs qui ne trouvent pas preneurs, parce qu'ils sont sous le coup de l'inflation des matières premières et du foncier, des règles administratives exorbitantes et du financement du logement social.

Donc vous en appelez non seulement à l'État, mais aussi aux banques ?

Oui, les banques dans tous les cas sont des capital-risqueurs. Les taux d'intérêt sont à un niveau tel qu'ils réduisent la capacité d'emprunt. L'immobilier n'est plus intéressant. On a des taux de rendement qui, des fois, sont en dessous de la rémunération qu'on trouve sur les comptes à terme. Il faut revoir notre système. Notre paradigme n'est plus adapté à la réalité. Or, loger les Français c'est un besoin fondamental, ça fait partie des premières nécessités. Quand un jeune ménage ne peut plus acheter parce qu'il n'a plus la capacité d'emprunt pour acheter, il reste locataire. Le parc ne se renouvèle pas, il s'encombre et il est de plus en plus embouteillé. C'est la raison pour laquelle on dit "attention, on va dans le mur". Les pouvoirs publics n'ont pas pris conscience de l'urgence à réagir.

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