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Inflation : "Des étudiants n'ont pas de quoi manger toutes les semaines" et ils sont de plus en plus nombreux, alerte une association parisienne

L'inflation, qui a atteint 6,2% en octobre sur un an, frappe de plein fouet les étudiants, contraints de se tourner vers les distributions d'aide alimentaire pour garnir leur réfrigérateur. L'association Cop1 à Paris a constaté une nette hausse de fréquentation.

Article rédigé par franceinfo - Morgane Heuclin-Reffait
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Une file d'attente d'étudiants lors d'une distribution alimentaire à Paris par l'association Cop1. (MORGANE HEUCLIN-REFFAIT / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Tu peux prendre des champignons, ou alors une boîte de haricots et deux de thon...", propose l'une des bénévoles devant une longue file d'attente d'étudiants. Ils sont tous venus profiter d'une des distributions alimentaires de l'association Cop1, à Paris. Face à une inflation record, beaucoup ont pris l'habitude d'y faire les courses, faute de moyens. "Avant j'y allais une fois par mois, et maintenant j'y vais deux fois", témoigne Yolhène, en Master 1, sac rempli de boîtes de conserve et autres plats préparés.

Pouvoir d'achat en berne chez les étudiants

L'étudiante n'a que 40 euros par mois pour faire ses courses. "J'ai le même budget que depuis un an, mais avec l'inflation je ne peux pas me permettre d'acheter certaines choses, c'est devenu encore plus difficile cette année", regrette la jeune femme. Un constat partagé également par Zacharia, étudiant en littérature à la Sorbonne : "L'inflation gagne de plus en plus de terrain, les prix augmentent de 50 centimes, 20 centimes, 30 centimes jusqu'à ce que l'on se rende compte qu'on a dépensé 50 euros, 60 euros de plus par rapport au mois dernier."

"On le ressent, on essaye de passer plus de temps à l'extérieur pour ne pas chauffer, pour ne pas allumer la lumière tout le temps."

Rènoi, étudiante en alternance

à franceinfo

Des petites sommes qui, ajoutées bout à bout, pèsent dans le budget. Les prix de l’alimentaire ont augmenté de presque 12% sur un an. Alors malgré ses 1 000 euros mensuels, Rènoi, en alternance, ne s’en sort plus : "Par exemple, acheter un peu de fromage, de dinde, de jambon, c'est vraiment en extra." L'inflation s'ajoute à une forte hausse des prix des énergies, ce qui réduit encore les marges de dépense des étudiants. 

Des distributions pleine à craquer

Résultat : la file d’attente devant les distributions alimentaires s'allonge. "C'est vrai qu'on a de plus en plus de nouveaux, constate Louise, l'une des bénévoles de Cop1, les distributions, qu'on essaye de faire le plus souvent possible, aident vraiment beaucoup de personnes." "La demande, de la part des étudiants, ne fait qu'augmenter", renchérit Ines El Houary, secrétaire générale de l'association, on a ouvert une quatrième distribution alimentaire par semaine, et malgré nos efforts, il y a encore des étudiants qui n'ont pas de quoi de manger toutes les semaines."

L'association Cop1 réalise jusqu'à quatre distributions par semaine pour répondre à la demande des étudiants.  (MORGANE HEUCLIN-REFFAIT / FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

Les inscriptions pour avoir accès à ces distributions débordent. "On publie les billets le mardi, elles sont directement pleines", décrit Ines El Houary. Aujourd’hui celles de Paris, Marseille et Angers nourrissent chaque semaine 2 200 étudiants. Parmi eux, beaucoup sont non-boursiers, et pas toujours éligibles aux aides mises en place jusque-là par l’État.

Inflation : "Des étudiants n'ont pas de quoi manger toutes les semaines", alerte une association de distribution alimentaire

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