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Dans les supermarchés, les prix des courses du quotidien s'envolent : "Je rationne, mais il y a des limites"

Les prix des produits de grande consommation s'envolent et 68% des catégories alimentaires sont touchées par l’inflation. Et les hausses de prix sont plus marquées dans les supermarchés que dans les hypermarchés.

Article rédigé par Sophie Auvigne
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Rayon légume dans un supermarché (illustration). (AURÉLIEN ACCART / RADIO FRANCE)

Au milieu d'un bloc de HLM dans le 15e arrondissement, à Paris, le supermarché discount du quartier ne désemplit pas. "Ce n'est pas comme avant, tout a augmenté. Les prix, en ce moment, c'est trop cher !" : Chantal compare tout, avec trois enfants à la maison. "Là, je voulais prendre des clémentines et j'ai vu que c'était trop cher. Je suis obligée d'attendre et de les acheter au marché. Peut-être que ça sera moins cher." Chantal a sa stratégie : "Je change d'endroit. Par exemple, là, j'ai commencé par Intermarché et j'ai fini par Lidl pour prendre le petit déjeuner des enfants. Tout a augmenté, donc on cherche le moins cher, quand il y a des promotions."

Même constat pour Anne : ce sont les premiers prix qui ont augmenté. Et comparé aux hypermarchés, l'inflation est deux fois plus forte dans les supermarchés. "C'est évident que ça a évolué. C'est un tiers à un quart plus cher, depuis au moins trois ou quatre mois, pour les fruits, les légumes, la viande... En fait, c'est mon fils qui en mange. Je le rationne un peu, mais bon, il y a des limites."

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Ces hausses de prix, le panéliste NielsenIQ les a mesurées. Selon sa dernière analyse, au 1er mars 2022, 68% des catégories alimentaires sont concernées par l'inflation. Elle est deux fois plus importante en supermarchés qu’en hypermarchés. L’évolution à un an est de +0,75% pour les supermarchés, +0,45% pour les commerces de proximité, +0,34% pour les hypermarchés. Toujours selon NielsenIQ, les pâtes alimentaires (+11,4%), des légumes secs (+3,4%), des huiles (+2,6%), du café torréfié (+2,5%) et du riz (+ 2,4%) on particulièrement augmenté entre février 2021 et février 2022.

Dans les supermarchés, les prix des courses du quotidien s'envolent. Le reportage de Sophie Auvigne

"Je me suis fait un tableau Excel"

Et la tendance est encore plus marquée sur les produits de marques distributeurs premiers prix : +42% sur les pâtes, +12% sur le café, +11% sur l'huile. Bref, les étiquettes valsent, et Christiane, à la retraite, suit ses comptes au quotidien. "Il faut que je maintienne mon budget, donc je me suis fait un tableau Excel. J'inscris toutes mes dépenses et après, je les compare avec mon relevé de banque. J'ai besoin de savoir où j'en suis."

Conséquence pour Béatrice, le budget courses grignote l'enveloppe vacances. "Je constate une bonne augmentation sur les produits essentiels. Mes ressources sont faibles, donc en termes de loisirs, on a beaucoup diminué. Je pense que les vacances, de toute façon, en feront les frais, que ce soit les à-côtés ou peut être réduire la durée... Enfin, là, cette année, je me dis que ça va être compliqué." Et ça commence à inquiéter David, en stage : "Je vois une augmentation de prix de choses comme les pâtes, le riz. Donc je dois choisir, juste pour manger. Oui, c'est triste."

NielsenIQ prévoit au moins deux vagues d'augmentation : très vite, environ 3% pour les marques nationales, et puis pour tous les rayons un peu plus tard, quand les coûts du blé, du tournesol ou de l'alu des emballages auront à nouveau grimpé.

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