Pourquoi faut-il apprendre à jeter
75% des Français avouent stocker des objets inutiles, et 53% d'entre eux déclarent manquer de place pour les stocker. Voici pourquoi il faut apprendre à jeter.
75% des Français déclarent stocker des objets inutiles. La journaliste Guillemette Faure vient d'écrire un livre à ce sujet : Ça peut toujours servir. Et le souci, quand on garde des choses qui ne servent plus, c'est qu'on finit par étouffer. D'ailleurs, 53% des Français déclarent manquer de place pour stocker leurs affaires. "On voit les objets comme ayant une valeur, et on oublie de voir les objets comme ayant un coût, c'est-à-dire le coût de leur entretien et le coût de les déménager, et ce qu'on perd aussi en mobilité", explique Guillemette Faure. Mais alors pourquoi est-ce qu'on garde ces objets ?
Le vêtement, objet de convoitise et cauchemar de tous les "gardeurs"
Valérie Guillard est Maître de conférences à Paris-Dauphine. Ses recherches sur la psychologie du consommateur lui ont permis de dresser les différents profils de ceux qu'on appelle "les gardeurs" dans Boulimie d'objets : "Le gardeur économique, c'est une personne qui garde les objets juste parce qu'il les a payés chers. Même si aujourd'hui ils ne valent plus rien, il va quand même garder, parce qu'il va se dire qu'il gaspille de l'argent", relate la chercheuse.
Deuxième profil, le gardeur instrumental : "C'est des gens qui disent, et ça, je pense qu'on l'a tous dit une fois dans notre vie : 'ça peut toujours servir'. Le gardeur instrumental a toujours un peu cette anxiété à l'égard du futur", analyse-t-elle. Autre "gardeur" identifié, le gardeur social : "C'est la personne qui va garder des objets parce qu'il pense à autrui : 'ce pull, je sais que ma cousine aime bien ces couleurs. Sauf qu'évidemment, le pull, vous ne pensez jamais à le donner !", fait-elle judicieusement remarquer. Enfin, dernier profil, et pas des moindres : le gardeur sentimental : "Vous gardez cet objet parce qu'il vous rappelle des événements, des personnes, etc."
Et quels objets garde-t-on le plus ? Sans surprise, les vêtements ! Certainement pour des raisons liées au "rapport au corps", selon la chercheuse, pour qui "ce sont des choses dans lesquelles on a habité, senti bien". Finalement, le plus simple, c'est peut-être de moins acheter.
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