Un nouveau documentaire sur Mohamed Merah suscite la polémique
Mercredi soir, peu après 20h45, beaucoup de télépectateurs découvriront, face caméra, le visage de la mère de Mohamed Merah. Zoulikha Aziri livrera pour la première fois un témoignage troublant sur son fils, coupable de sept meurtres commis au nom du djihadisme en mars 2012, à Toulouse et dans sa région.
"Il ne m'a jamais parlé de djihad, il ne m'a jamais parlé de trucs comme ça. C'est pour ça que j'y croyais pas."
La mère de celui qui est désormais connu comme le "tueur au scooter" ne se livre pas à une apologie de la violence, en aucun cas. Elle fait part de ses regrets : "C'est à cause de mois qu'il est devenu comme ça. Je regrette beaucoup..." , regrettant notamment de ne pas avoir su mieux élever son fils. Plus troublante, son apparente absence de questionnement à propos des voyages entrepris par Mohamed Merah, au Pakistan notamment. Le documentaire de France 3 donne également la parole à la soeur du tueur.
Les victimes divisées
L'apparition télévisée de la mère de Mohamed Merah suscite la colère d'Ariel Goldmann, avocat de la famille Sandler, dont trois membres ont été tués devant l'école Ozar Hatorah à Toulouse le 19 mars 2012 : "Tout ce qui contribue à rendre humain quelque'un qui pour nous, a eu une attitude ignoble et qui n'est pas une attitude humaine, est pour nous contestable" . Il a tenté d'obtenir la déprogrammation du documentaire mais, faute d'y être parvenu, estime aujourd'hui avoir fait connaître le sentiment de la famille Sandler.
Cette colère n'est cependant pas partagée par l'ensemble des familles de victimes. Latifa Ibn Ziaten, la mère d'Imad, la première victime de Mohamed Merah le 11 mars 2012, estime que "tous les Français doivent entendre" .
Du côte de France 3, il n'a jamais été question de déprogrammer le documentaire, les équipes de la chaîne estimant qu'il s'agissait là d'une enquête complète et impartiale. La chaîne a cependant décidé de programmer, juste après le documentaire, un débat en deuxième partie de soirée.
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