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"Un actionnariat prédateur qui préfère détruire ce qu’il n’arrive pas à contrôler": un Grand prix "anti-Bolloré" décerné aux journalistes du JDD et de Paris Match

Par peur de représailles, les journalistes conviés à une remise de prix lors des Assises du journalisme, à Tours, jeudi 30 mars, ont décliné l’invitation, alors que l’OPA de Vivendi et Vincent Bolloré sur le groupe Lagardère attend toujours le feu vert de la commission européenne.

Article rédigé par Stéphane Pair
Radio France
Publié
Temps de lecture : 1 min
Vincent Bolloré, arrive pour une audition devant une commission d'enquête parlementaire sur la concentration des médias, au Sénat français à Paris le 19 janvier 2022. (THOMAS SAMSON / AFP)

Les 16es assises internationales du journalisme à Tours ont récompensé jeudi 30 mars deux sociétés de journalistes : celles du Journal du Dimanche et de Paris Match, deux hebdomadaires désormais détenus majoritairement par le milliardaire Vincent Bolloré et dont les journalistes critiquent la reprise en main.

Aussi, il ne s’est trouvé personne pour venir chercher en main propre le Grand Prix Michèle Leridon décerné par ce jury de professionnels aux sociétés des journalistes du JDD et de Paris Match. Les membres des deux SDJ, comme on désigne les sociétés de journalistes dans les rédactions ont décliné l’invitation par peur des représailles. C’est donc Patrick Cohen, journaliste à France Culture et France 5 et membre de la SDJ d’Europe 1 qui s’est exprimé à leur place.

Absents par peur de représailles

"Les lauréats sont donc absents, lance Patrick Cohen, raison de plus pour adresser à ces collectifs un puissant message d’empathie et de soutien. Et à l’opinion et aux décideurs politiques de répéter ce constat : voilà où nous mène un actionnariat prédateur qui préfère détruire ce qu’il n’arrive pas à contrôler."

Des mots très durs, mais qui reflètent le climat ambiant à Paris Match, principalement, où beaucoup de journalistes ont ces derniers mois préféré quitter le navire, l’une d’elles en brandissant même sa clause de conscience, et cela, alors que l’OPA de Vivendi et Vincent Bolloré sur le groupe Lagardère attend toujours le feu vert de la Commission européenne.

La société des journalistes de Paris Match dénoncent depuis plusieurs mois des choix éditoriaux et un management à la hussarde dans des communiqués ou lors de rencontres avec la direction, mais ses membres ne sont pas protégés comme peuvent l’être ceux d’un syndicat. Ce prix est censé leur apporter un peu de protection, à moins, confie une journaliste de Paris Match à franceinfo, que cela nous complique encore plus la tâche en interne.

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