Cet article date de plus de quatorze ans.

Taxe audiovisuelle: Canal+ demande un moratoire

Le PDG de Canal+ demande un "moratoire" jusqu'à 2011 sur la taxe finançant la fin de la publicité sur le service public
Article rédigé par France2.fr
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3 min
 

Le PDG de Canal+ demande un "moratoire" jusqu'à 2011 sur la taxe finançant la fin de la publicité sur le service publicLe PDG de Canal+ demande un "moratoire" jusqu'à 2011 sur la taxe finançant la fin de la publicité sur le service public

Bertrand Méheut s'exprimait mercredi, dans une interview au Figaro, sur cette future taxe censée mettre les chaînes privées à contribution.

La publicité, déjà supprimée des écrans de France Télévisions après 20h00, doit en disparaître totalement fin 2011, date de l'arrêt de la diffusion de la télévision analogique.

"Nous demandons et nous revendiquons un moratoire sur l'établissement de cette taxe et le décalage de sa mise en place à fin 2011", déclare Bertrand Méheut, qui s'en remet à "la sagesse des pouvoirs publics". Ce moratoire, rappelle-t-il, est "porté par des députés de la majorité (dont le député UMP Patrice Martin-Lalande, ndlr) qui ont toujours défendu la télévision publique".

Pour le patron de Canal+, "taxer à 1,5% les chiffres d'affaires publicitaires de TF1 et M6 et à 3% celui de Canal+ est inacceptable" au vu d'une "perte globale" des chaînes privées. "Cela accélère la décroissance des sommes que les télévisions consacrent à la création", plaide-t-il. Il ajoute que le manque à gagner publicitaire entraîné par la suppression de la publicité sur les chaînes publiques après 20h00 n'a "pas dépassé les 215 millions", alors que l'Etat s'apprête à allouer 415 millions à France Télévisions.

"Nous ne nous étions pas trompés. Pas plus, d'ailleurs, que sur le supposé effet d'aubaine que cela entraînerait pour les chaînes privées", ajoute-t-il. Mais Bertrand Méheut n'entend pas s'associer, pour l'heure, à la plainte des télécoms à Bruxelles sur le sujet.

Pub: Carolis table sur un surplus encore plus important


Patrick de Carolis, PDG de France Télévisions, a dit mercredi espérer dépasser le surplus de recettes budgétaires d'ici à la fin de l'année, et avoir obtenu l'assurance de la part de l'Etat que ce dernier ne puiserait pas dans cet argent.

Fin août, France Télévisions a annoncé avoir enregistré un surplus de recettes publicitaires de 70 millions d'euros par rapport à son objectif en 2009, un surplus passé à 105 millions à fin septembre. "Est-ce que les 105 millions d'euros seront dépassés à la fin d'année? Nous l'espérons", a-t-il déclaré à la Commission des affaires culturelles et de l'éducation, lors de son audition à l'Assemblée nationale sur l'exécution du contrat d'objectifs et de moyens de France Télévisions pour 2006-2010.

Alors que l'Etat a déjà décidé de prélever 35 millions d'euros sur le surplus de 105 millions, Patrick de Carolis dit avoir reçu "l'assurance de l'actionnaire" que France Télévisions pourra disposer du nouveau surplus acquis d'ici la fin de l'année. Le PDG utilisera cette somme pour réduire le déficit de l'entreprise publique.

Les chaînes de France Télévisions (France 2, France 3, France 4, France 5, France ô) ne diffusent plus de publicité à la télévisions après 20H00, un manque à gagner compensé par une enveloppe de 450 millions d'euros, que l'Etat n'a toujours pas versé. L'Association des chaînes privées (ACP), qui regroupe TF1, M6 et Canal+, estime que la baisse de recettes du secteur public a été surestimée, jugeant qu'elle devait être plus proche de 250 millions d'euros et non de 450 millions. "Quand ça ne va pas sur le service public, c'est toujours la faute de ses dirigeants. Quand ça va bien sur le service public, c'est qu'on a sous-estimé nos prévisions" de recettes publicitaires, a ironisé Patrick de Carolis. "Quand ça va bien sur les chaînes privées commerciales, c'est forcément la qualité de leurs cadres ou de leurs dirigeants et quand ça ne va pas, c'est le marché ou la réglementation."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.