Sketch polémique de Guillaume Meurice : l'Arcom adresse une mise en garde à Radio France
L'Arcom a adressé une mise en garde à Radio France pour un sketch polémique de Guillaume Meurice sur Benyamin Nétanyahou, le 29 octobre dernier sur France Inter, a indiqué le régulateur à l'AFP jeudi 23 novembre. Une mise en garde qui intervient dans le contexte de guerre entre Israël et le Hamas.
Dans l'échelle disciplinaire de l'Arcom, la mise en garde occupe le deuxième palier, après la lettre de rappel à la réglementation et avant la mise en demeure et les sanctions. Celle adressée à Radio France clôt la polémique née fin octobre d'une chronique de l'humoriste Guillaume Meurice, qui a qualifié sur France Inter le Premier ministre israélien Benyamin Nétanyahou de "sorte de nazi, mais sans prépuce".
"Atteinte au bon exercice des missions" de Radio France
Dans une décision rare pour une séquence humoristique, l'Arcom a estimé que ce sketch avait "porté atteinte au bon exercice par Radio France de ses missions et à la relation de confiance qu'elle se doit d'entretenir avec l'ensemble de ses auditeurs", selon le courrier transmis à la présidente de Radio France, Sibyle Veil, consulté par l'AFP. "Les risques de répercussions sur la cohésion de notre société ne pouvaient être ignorés, tout particulièrement dans un contexte marqué par la recrudescence des actes à caractère antisémite", a justifié l'autorité, "en réaffirmant l'importance qui s'attache à protéger la liberté d'expression des humoristes". L'Arcom précise également avoir "pris connaissance de l'avertissement" adressé par Sibyle Veil à Guillaume Meurice.
Par ailleurs, trois séquences diffusées sur CNews, dont deux après le 7 octobre, ont été transmises à un rapporteur indépendant, étape préalable à de possibles sanctions pour la chaîne d'information du groupe Canal+ (Vivendi). Dans l'une d'elles, extraite de l'émission le Grand Rendez-vous du 29 octobre, le polémiste Eric Zemmour (Reconquête!) estime l'islam "incompatible" avec la France et la République. Dans une autre, deux jours plus tard, l'avocat Arno Klarsfeld vise une "minorité musulmane qui est agissante" en matière d'antisémitisme et évoque les nombreux musulmans travaillant "sur les chantiers" et ayant "accès à des explosifs". Dans la troisième, diffusée fin septembre, avant le début de la guerre, le journaliste Geoffroy Lejeune estime que l'antisémitisme est une des "conséquences" de "l'immigration arabo-musulmane, comme une partie du trafic de drogue, comme la surpopulation carcérale, comme l'abaya, comme tout ça".
Ces décisions de l'Arcom surviennent après l'étude d'une dizaine de séquences liées au conflit entre Israël et le Hamas, le régulateur ayant été saisi sur une vingtaine au total.
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