RSF part en guerre contre les "ennemis d'Internet"
Ils sont 15 cette année, non pas des prédateurs de la presse que Reporters sans frontières a l'habitude d'étriller. Mais des ennemis d'Internet.
_ Deux petits nouveaux font leur entrée dans la liste, l'Ethiopie et le Zimbabwe. Ils s'ajoutent aux 13 déjà recensés l'an dernier : l'Arabie Saoudite, le Bélarus, la Birmanie, la Chine, la Corée du Nord, Cuba, l'Egypte, l'Iran, l'Ouzbékistan, la Syrie, la Tunisie, le Turkménistan et le Vietnam.
Que leur reproche-t-on, à ces pays ? D'abord, de limiter l'accès à Internet. Ensuite, de contrôler tout ce qui sort ou qui entre dans le pays. Enfin, d'emprisonner ce que l'on appelle des cyberdissidents. Ils sont au moins 62 emprisonnés dans le monde, selon RSF, qui ajoute que plus de 2.600 sites Internet, blogs ou forums de discussions ont été fermés ou rendus inaccessibles.
Onze autres pays sont placés sous surveillance : Bahreïn, Emirats arabes unis, Erythrée, Gambie, Jordanie, Libye, Malaisie, Sri Lanka, Tadjikistan, Thaïlande et Yémen. Ceux-ci, à la différence des premiers, n'emprisonnent pas les blogueurs et ne censurent pas massivement Internet.
Et comme la censure a lieu sur le web, c'est sur Internet que l'association propose de manifester. Virtuellement, donc.
_ “Cette première journée est l'occasion pour tous de manifester dans des lieux où les mouvements de contestation sont normalement impossibles. Nous espérons que nous serons très nombreux à manifester virtuellement place Tiananmen à Pékin, place de la Révolution à Cuba ou dans les rues de Rangoon en Birmanie.”
Initialement, la journée était prévue sous le patronage de l'Unesco. Mais l'organisation de l'ONU l'a finalement retiré. Nous ne sommes pas dupes, s'insurge RSF. Plusieurs Etats, faisant partie de la liste des quinze 'Ennemis d’Internet' rendue publique ce jour, sont intervenus directement auprès de la direction générale de l’Unesco (...) L’Unesco ne sort pas grandie de cette affaire. Elle fait preuve d’une grande lâcheté à l’heure où les Etats qui ont obtenu qu’elle se déjuge ainsi continuent à emprisonner des dizaines d’internautes. Malheureusement, il semble que nous soyons revenus vingt années en arrière, à l’époque où les régimes autoritaires faisaient la pluie et le beau temps, place Fontenoy à Paris. Que l’Unesco se soit ainsi déculottée témoigne de l’importance de cette journée et de la mobilisation contre les Etats censeurs.
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