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Mali : les journalistes tués après une panne de pick-up ?

Selon le journal Libération, c'est parce que le véhicule des ravisseurs est tombé en panne que les journalistes de RFI ont été assassinés. Pourquoi avoir enlevé Ghislaine Dupont et Claude Verlon à Kidal pour les tuer une dizaine de kilomètres plus loin, s'interrogent les enquêteurs.
Article rédigé par Guillaume Gaven
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2min
  (Reuters)

Des professionnels, pas des petits malfrats. Les enquêteurs en sont persuadés, ceux qui ont enlevé et tué Ghislaine Dupont et Claude Verlon n'étaient pas des amateurs. Mais alors, pourquoi les avoir abattus froidement peu de temps après les avoir enlevés ?

C'est sur cette incohérence que les enquêteurs travaillent. Et c'est en examinant le pick-up des ravisseurs qu'une hypothèse a fait jour : la bête panne du véhicule, qui a contrecarré leurs plans. Selon le journal Libération , qui révèle l'information, le commando aurait donc exécuté ses otages avant de prendre la fuite à pied et de se fondre dans le désert.

Au moins 35 arrestations ?

En 48 heures, "au moins 35 personnes ont été arrêtées" , selon une source sécuritaire malienne. Une source administrative parlait, elle, de "quelques dizaines de personnes interpellées sur le territoire" . Sans autre précision pour le moment.

Sur la personnalité du commando, Le Monde révélait mardi que trois de ses quatres membres étaient connus des services de renseignement français, des proches de la mouvance Aqmi, Al-Qaïda au Maghreb islamique. Libération précise qu'une partie du commando serait lié à la katiba d'Abdelkrim le Touareg, un parent du leader d'Ansar Dine, Iyad ag-Ghaly. Un des membres aurait participé à l'enlèvement de Serge Lazarevic et Philippe Verdon, à Hombori dans le nord du Mali en novembre 2011.

Les autorités restent pour l'instant muettes. Jean-Yves Le Drian, le ministre de la Défense, s'est borné à demander que la procédure judiciaire soit respectée. "il faut respecter cette procédure, elle est indispensable. Il s'agit d'un crime, d'un assassinat" , a-t-il dit sur France Inter. "Tout autre considération à cet instant me paraît plutôt de l'ordre du commentaire que de la réalité."

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