La rédaction de "Marianne" s'oppose à son rachat par Pierre-Edouard Stérin, présenté comme proche du Rassemblement national
Les élections législatives viennent perturber la vente de Marianne. Rebutée par des articles de presse affirmant que le milliardaire Pierre-Edouard Stérin a des liens avec le Rassemblement national (RN), la rédaction du magazine s'est finalement opposée à ce qu'il rachète le titre, menaçant même de faire grève. "Ce qui apparaissait comme un engagement idéologique individuel se révèle être une entreprise partisane", a estimé jeudi 27 juin dans un communiqué relayé sur X la Société des rédacteurs de Marianne (SRM). La rédaction s'est donc "prononcée à l'unanimité (...) contre le rachat du magazine par Pierre-Edouard Stérin", à rebours d'un précédent vote, le 21 juin.
Cette spectaculaire volte-face intervient au lendemain d'un article du Monde intitulé "Comment le milliardaire Pierre-Edouard Stérin place ses pions au RN". Dans cet article, le quotidien assure que plusieurs candidats LR-RN aux législatives sont issus de la "galaxie Stérin", en étant notamment liés au Fonds du bien commun, structure philanthropique créée par le milliardaire de 50 ans, à la tête du fonds d'investissement Otium Capital. Le Monde cite aussi un autre article du magazine Challenges, selon lequel Pierre-Edouard Stérin et le numéro 2 d'Otium, François Durvye, ont racheté en novembre la propriété familiale des Le Pen à Rueil-Malmaison (Hauts-de-Seine), via une société civile immobilière (SCI). Selon Challenges, cette propriété, où vit toujours Jean-Marie Le Pen, le fondateur du Front national – devenu RN en 2018 – a été vendue 2,5 millions d'euros.
"Les derniers éléments portés à notre connaissance concernant Pierre-Edouard Stérin rendent les garanties d'indépendance obtenues par la rédaction insuffisantes pour exercer notre métier avec sérénité", a fait valoir la SRM. Selon elle, "la nature de l'offre de reprise s'en trouve définitivement altérée".
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