La Maison de la Radio, "Colisée des temps modernes", inaugurée il y a 60 ans par le général de Gaulle

La Maison de la Radio a 60 ans ! Le bâtiment a été inauguré le 14 décembre 1963 par le général de Gaulle en personne, qui est entré ce jour-là dans le hall au son de La Marseillaise, jouée par la Garde républicaine.

Il est 19 heures, ce 14 décembre 1963, lorsque le président de la République pénètre dans ce lieu qui abritera désormais la RTF, la Radiodiffusion-Télévision Française, ancêtre de l'ORTF. Il est accueilli par l'architecte de la Maison de la Radio, Henry Bernard, puis prononce un discours sans notes dans le grand studio symphonique baptisé le "104" : "À la radio fallait-il une maison ? Oui ! La radio est une œuvre humaine, autrement dit collective !"

Et il lui fallait, poursuit le général de Gaulle, un bâtiment unitaire et circulaire pour faciliter la concentration et la cohésion du travail des équipes. Car jusque-là, les studios et les moyens techniques des médias publics étaient disséminés dans Paris et sa banlieue : il y avait 39 sites différents. La décision de les regrouper a été prise en 1955 et les travaux ont débuté trois ans plus tard. C'est donc au 116 avenue du Président Kennedy que s'est installée la Maison de la Radio, à la place d'une ancienne usine à gaz désaffectée. Le lieu a été choisi parce qu'il était sur les bords de Seine, tout proche de la tour Eiffel : deux symboles de la France ! Il fallait un site immense pour construire une telle maison avec ses 400 mètres de couloir et sa tour haute de 68 mètres : "La dimension d'une salle où allait se dérouler, sur trois écrans, le spectacle d'inauguration, en dit long sur cet édifice, sorte de Colisée des temps modernes fait d'aluminium, d'acier et de béton, qui inscrit sa physionomie futuriste dans le panorama parisien."

Pourquoi la Maison de la Radio est-elle ronde ?

L'acoustique est bien meilleure quand les studios, mis bout à bout, forment un cercle. Il y a aussi un abri anti-atomique sous le bâtiment, comme au palais de l'Elysée. Mais il n'y a jamais eu d'appartement ministériell, bien que le général de Gaulle lui-même en était persuadé. Le jour de l'inauguration, il s'était étonné que son ministre de l'Information, Alain Peyrefitte, ne loge pas sur place. Il n'avait pas complètement tort car cela avait bien été envisagé.