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Charlie Hebdo : le coup de gueule de la femme du dessinateur Luz

La journaliste Camille Emmanuelle prend la défense de l'hebdomadaire satirique contre les accusations d'homophobie et d'islamophobie.

Article rédigé par franceinfo
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Le dessinateur Luz présente la une du numéro du "Charlie Hebdo" "des survivants", lors d'un point presse au journal "Libération", le 13 janvier 2015. (© PHILIPPE WOJAZER / REUTERS )

Dans la vie, Camille Emmanuelle est journaliste, spécialisée dans les questions de sexualités et de genres. Dans le privé, elle est la femme de Luz, le dessinateur de Charlie Hebdo auteur de la couverture du "numéro des survivants". Dans une tribune publiée vendredi 30 janvier sur Brain Magazine, elle s'insurge contre les accusations d'islamophobie et d'homophobie dont est victime l'hebdomadaire satirique.

Principal objet de son courroux : la tribune publiée sur le site de Têtu par Cécile Lhuillier, militante féministe et ancienne présidente d’Act Up-Paris, intitulée "Je ne suis bien évidemment pas Charlie". Cette dernière juge que l'hebdomadaire était devenu "un journal raciste, homophobe, transphobe, sexiste, et tout particulièrement islamophobe". "De publication subversive active dans la contestation des pouvoirs en place, Charlie était devenu une caution anticléricale "de gôche" en partie au service d’une islamophobie généralisée, à l’encontre en premier lieu non pas des autorités religieuses, mais de la communauté musulmane", y écrit-elle encore. 

"C'est tellement cool d'être contre la masse !"

Ces propos ont d'autant plus fait bondir Camille Emmanuelle qu'elle juge que Charlie Hebdo est au contraire proche des idéaux de la militante féministe. "Etre aimés par des cons, c’est dur, mais être haïs par des "amis", ce n’est pas facile non plus", réplique la journaliste. "Je me souviens qu’en décembre dernier, après un article que j’avais écrit sur le sujet pour LesInrocks, j’avais informé Luz de l’organisation d’une manif pour les droits des travailleurs(ses) sexuels(elles) (...), et il en avait fait un magnifique reportage, donnant la parole à ces travailleuses du sexe chinoises. Mais cela ne compte pas. On ne retient que les dessins jugés 'putophobes' ou 'transphobes'", continue-t-elle.

Pour la journaliste, la tribune de l'ancienne présidente d'Act Up-Paris est en fait motivée par une volonté de se placer en marge du soutien général à l'hebdomadaire. "C’est tellement plus cool, quand on est militant dans une organisation qui défend les 'opprimés', d’être 'contre' la masse, les médias, l’unité nationale", écrit Camille Emmanuelle. Qui précise que "Charlie Hebdo conchie aussi le discours de masse et les symboles, et n’était pas, dernièrement, soutenu par grand'monde".

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