Charb répond aux critiques sur "Charlie Hebdo" dans un livre posthume
L'ancien directeur de la publication de l'hebdomadaire satirique venait d'achever un livre au moment il a été tué lors des attentats de janvier. "L'Obs" en publie, mercredi, des extraits.
Au moment de sa mort, dans les attentats de janvier, Charb venait d'achever un livre. Dans cet ouvrage, intitulé Lettre ouverte aux escrocs de l'islamophobie qui font le jeu des racistes, le directeur de la publication de Charlie Hebdo répondait aux critiques incessantes qui visent son journal, explique L'Obs, mercredi 15 avril, qui publie des extraits du livre.
La responsabilité des médias dans l'affaire des caricatures de Mahomet
Charb revient notamment sur l'épisode des caricatures de Mahomet, publiées en 2006 par le magazine satirique. A l'époque, Charlie Hebdo croque le prophète en une avec le titre "Mahomet débordé par les intégristes" et qui s'exclame "C'est dur d'être aimé par des cons". A l'intérieur, l'hebdomadaire reprend également les 12 dessins parues en 2005 dans Jyllands-Posten, qui ont valu au quotidien danois d'être visé par des menaces d'islamistes.
Le directeur de Charlie Hebdo pointe la responsabilité des médias dans la polémique provoquée par ces dessins. "C'est parce que les médias ont décidé que la republication des caricatures de Mahomet ne pouvait que déclencher la fureur des musulmans, qu'elle a déclenché la colère de quelques associations musulmanes", estime Charb dans son livre, cité par L'Obs.
"Le problème, c'est le fidèle qui lit le Coran ou la Bible comme une notice de montage Ikea"
Le dessinateur dénonce le terme "islamophobie", poussé par des "militants communautaristes" qui veulent obliger "les victimes de racisme à s'affirmer musulmanes". "Si demain les musulmans de France se convertissent au catholicisme ou bien renoncent à toute religion, ça ne changera rien au discours des racistes, juge Charb. Ces étrangers ou ces Français d'origine étrangère seront toujours désignés comme responsables de tous les maux."
Charb évoque plus généralement la peur de l'islam, une peur "absurde", mais qui "n'est pas un délit". "Le problème, ce n'est ni le Coran ni la Bible, romans soporifiques, incohérents et mal écrits, poursuit-il. Mais le fidèle qui lit le Coran ou la Bible comme on lit la notice de montage d'une étagère Ikea."
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