Alain Weill sur LCI : TF1 nous dit "pousse toi de là que je m’y mette"
"Cela nous regarde parce que l’on est en train de changer les règles en cours de partie. Il y a neuf ans, quand on a lancé BFM TV, LCI n’a pas cru à la TNT, le groupe TF1 n’a pas cru à la TNT et ils ont décidé de ne pas y aller. Finalement, nous on a pris des risques, on a investi et maintenant TF1 dit, on s’est gouré, on veut venir et pousse toi de là que je m’y mette. Ce n’est pas acceptable parce que pour nous c’est extrêmement dangereux. C’est injuste. "
Nonce Paolini a menacé de fermer LCI si elle n’obtenait pas une place sur la TNT. Alain Weill avait alors déclaré qu’il serait prêt à embaucher 25 journalistes de cette rédaction. Ce lundi, Nonce Paolini disait sur France Info : "Il y a bien longtemps que je n’écoute plus et que je ne crois plus ce que dit Alain Weil. A un moment donné, il faudrait que le patron d’un groupe média aussi important que le sien devienne sérieux, ce qui n’est toujours pas le cas. "
Réponse d’Alain Weill : "L’arrogance, le mépris, l’insulte, cela n’a jamais été de bons arguments pour défendre une thèse. Je n’ai jamais changé d’avis et je suis toujours sur la même ligne depuis neuf ans. La TNT gratuit marche et il faut continuer, mais on ne peut pas changer les règles du jeu parce que le groupe leader dit je veux ma chaîne aujourd’hui et vient affaiblir les deux autres chaînes d’information qui ont fait leur boulot depuis neuf ans. C’est cela qui n’est pas juste. "
Licenciements
Alain Weill a déclaré que si LCI arrivait sur la TNT gratuite, il licencierait 50 personnes. "Immédiatement ou très rapidement nous passerons dans le rouge. Ce n’est pas une menace et ce n’est pas du chantage. Je dois anticiper. Ce n’est pas vrai que TF1 licenciera le personnel de LCI. LCI est une bonne chaîne, et je crois qu’elle ne s’arrêtera pas, mais aujourd’hui c’est trop tard. On ne va pas déstabiliser des acteurs indépendants pour réparer une erreur. "
BFM TV, un temps d'avance
BFM TV a été la première à ne pas utiliser de décor réel et mais systématiquement un décor virtuel à l’aide de fond vert. Un choix que la chaîne avait fait au départ pour des raisons de budget et parce qu’elle trouvait cela bien mieux. "On avait très bien vu aux Etats-Unis que des chaînes importantes allaient vers le virtuel parce que la technologie a tellement progressé qu’elle permet de changer de décor plusieurs fois par jour. Il y a donc beaucoup moins ce sentiment d’uniformité sur une chaîne d’info tout au long de la journée. Vous pouvez aussi changer de décor en fonction des personnalités qui présentent. "
Le coup d’éclat de BFM TV a été le débat entre Ségolène Royal et François Bayrou entre les deux tours de la présidentielle de 2007. Tous les journaux télévisés l’ont repris, alors qu’ils l’avaient tous refusé. "On a dit oui parce que notre seul critère est l’intérêt du public. Les autres ont dit non parce qu’il y avait une tradition de prudence en France, parce que l’histoire de l’audiovisuel est assez récente. Le débat a eu lieu dans un hôtel parce que nos studios étaient récents et pas équipés pour recevoir plusieurs centaines de journalistes. Cela a été monté en douze heures, une équipe a travaillé toute une nuit et j’ai compris ce jour-là à quoi servaient les intermittents du spectacle. "
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