Accusé d'avoir provoqué la fin de contrat d'un livreur Deliveroo, le journaliste Hugo Clément dénonce un "bullshit"
Le livreur avait partagé sur son compte Twitter une capture d'écran de la localisation de sa destination : les bureaux de Konbini, où travaille le journaliste.
Polémique dans le microcosme de Twitter. Accusé d'avoir provoqué la fin de contrat d'un livreur de nourriture travaillant pour le service Deliveroo, le journaliste de Konbini News Hugo Clément a dénoncé, mercredi 4 avril, un "beau bullshit" ("une belle connerie", en français).
L'histoire débute vendredi 30 mars. Un livreur annonce sur son compte Twitter qu'il s'apprête à livrer un repas au journaliste, en partageant une capture d'écran de la localisation de sa destination : les bureaux de Konbini, situés dans le 10e arrondissement de Paris.
"Trente minutes plus tard, mon application était désactivée"
L'ancien journaliste de l'émission "Quotidien" lui demande alors de supprimer son message. Le livreur s'exécute, mais continue de faire des commentaires sur le réseau social. Il plaisante sur le fait de ne pas avoir reçu de pourboire alors que le journaliste est "blindé" et détaille à un autre internaute le contenu de la commande : "riz white et soupe miso".
Interrogé par Libération, le livreur indique avoir reçu dans les minutes qui ont suivi un coup de fil de la part de Deliveroo lui reprochant ses publications sur Twitter. "Trente minutes plus tard, mon application était désactivée et je ne pouvais plus travailler. Hier, 4 avril, j’ai reçu une lettre recommandée, m'informant que mon contrat était résilié pour 'manquements graves'", raconte-t-il.
Le service de livraison de repas confirme à franceinfo que le contrat du livreur a été résillé. "Deliveroo prend la confidentialité de toutes les données de ses clients très au sérieux", indique l'entreprise dans un communiqué, rappelant que les livreurs signent un contrat "dans lequel ils s'engagent à respecter les normes de confidentialité".
"Un délire total"
Le syndicat Sud a de son côté publié un communiqué pour dénoncer un licenciement "abusif" et dénonce "l'hypocrisie de Deliveroo, dont l'application recueille les données personnelles des livreurs et des clients et qui utilise un faux motif pour virer un livreur connu pour se battre pour l'amélioration de nos conditions de travail".
Communiqué de la section livreurs à vélo de @sudcommerces #deliveroo #uberisation pic.twitter.com/sYFsxvDpC4
— La rue est notre usine (@LeonTrotskill) 5 avril 2018
Interpellé sur Twitter, le journaliste s'est défendu d'être à l'origine de la rupture de contrat du livreur. Il a indiqué avoir contacté Deliveroo pour "leur demander de faire supprimer" les messages "abusifs" de leur livreur, tout en précisant ne pas souhaiter de sanctions à son encontre. Hugo Clément ajoute que le livreur en question est par ailleurs parti "en délire total" sur Twitter, l'accusant de "voter Le Pen".
5- je contacte donc Deliveroo pour leur demander de faire supprimer ces tweets abusifs. En leur précisant que je ne souhaite pas de sanctions contre ce livreur, juste une suppression immédiate de ces publications. pic.twitter.com/0KUsg1bcLW
— Hugo Clément (@hugoclement) 4 avril 2018
6- le livreur supprime le tweet initial mais pas tous les autres. Et part en délire total. pic.twitter.com/WkwRoyL7s0
— Hugo Clément (@hugoclement) 4 avril 2018
Le coursier a de son côté indiqué à Libération avoir repris le travail chez Foodora, un concurrent de Deliveroo.
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