Des îles bretonnes en passe de produire assez d'énergie pour leur propre consommation
Les îles de Glénan, en Bretagne, pourraient bientôt produire localement toute l'électricité dont elles ont besoin à partir d'énergie renouvelables, solaires et d'éolienne. Une première en France.
La mer bleue turquoise, l'école de voile, le fort Cigogne sorti des eaux, l'archipel des Glénan offre un cadre magnifique, mais les îles veulent être pionnières sur un tout autre sujet, plus technique. "Voilà la centre électrique de Saint-Nicolas. On est au centre du cœur du système" présente fièrement Frédéric Mescoff, responsable des îles bretonnes pour "Enedis", filiale d'EDF qui gère le réseau électrique. Ce nouveau système électrique alimentera les 24 clients de l’île principale.
À première vue, rien de révolutionnaire, une éolienne de taille normale, installée depuis les années 90 et deux aires de panneaux solaires. L’innovation est d’avoir ajouté un "chef d’orchestre informatique" appelé "energy management system, un ordinateur de 15 cm sur 20", explique Frédéric Mescoff.
L’ordinateur jongle avec les différents moyens de production renouvelable, pour trouver le courant électrique nécessaire. Ainsi, il n'y a pas besoin d’avoir recours à des générateurs au fioul pour que cela fonctionne. Il faut des compteurs Linky. "Sans ce compteur, on n’a pas de visibilité sur ce qui se passe sur le réseau basse tension", explique Antoine Jourdain, directeur technique d’Enedis. Ainsi, pour maintenir les équilibres d'offre et de demande, le compteur Linky est indispensable et c'est une façon de bien optimiser l’utilisation du renouvelable, détaille Antoine Jourdain.
"Ici, on ne parle pas d'argent, mais de protection de l'environnement"
Ce réseau a un prix, il aura coûté plus de 40 000 euros à la commune de Fouesnant-les Glénan en achat de matériel notamment. Mais le maire de la ville, Roger le Goff l'assure : "Nous on ne parle pas d’argent ici, on ne parle pas d’économie. On parle de protection de l’environnement et de protection de la planète." Un devoir pour ce maire qui ajoute que c'est avant tout "une volonté politique".
Enedis de son côté a déboursé 250 000 euros pour se constituer cette vitrine qu’elle espère vendre ailleurs. Eric Laurent, directeur territorial pour le Finistère et les Côtes-d'Armor, voit en cette archipel des Glénan "un laboratoire dont les solutions sont applicables ensuite sur d'autres territoires, un quartier ou encore un secteur".
Deux autres projets sont en cours au large de Nice et à Singapour. En attendant, il faut finir le travail au Glénan, pour que les îles soient 100% énergies renouvelables d'ici début 2020. Il reste encore à poser des compteurs Linky chez les particuliers.
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