Les restaurateurs protestent contre les notes des contrôles sanitaires bientôt rendues publiques
La principale organisation de restaurateurs dénonce une mesure "anxiogène pour le consommateur".
Un décret sur la "mise en transparence" des contrôles sanitaires dans les établissements de la chaîne alimentaire doit entrer en vigueur le 1er juillet. Mais cette mesure agace la principale organisation de restaurateurs, l'Umih, qui craint des effets négatifs sur la fréquentation des établissements.
"On vient mettre quatre niveaux de résultats : niveau d'hygiène très satisfaisant, satisfaisant, à améliorer et enfin à corriger de manière urgente, explique Hubert Jan, président de la branche restauration. La grande majorité des restaurateurs va se retrouver dans le niveau satisfaisant et à partir du moment où il y a un niveau très satisfaisant, c'est anxiogène pour le consommateur."
Des notes accompagnées de "smileys"
Ces niveaux de notation, accompagnés de "smileys de couleur identique bleu", seront publiés sur les sites internet des ministères chargés de l'Agriculture et de la Consommation. Les restaurateurs pourront toutefois "les afficher de manière visible pour le consommateur".
L'Umih regrette que "le ministère ne sache pas protéger ces données numériques de notation d'un établissement à un moment T, qui peuvent être malheureusement reprises par les sites d'avis en ligne". "C'est la double peine : le restaurateur a pu rectifier le tir sur des conformités qu'il devaient opérer mais l'avis en ligne négatif restera gravé dans le marbre, (...) c'est catastrophique", insiste Hubert Jan.
A Paris, 54% des restaurants ont un niveau "acceptable"
Ce décret a connu une première phase d'expérimentation à Paris et Avignon depuis le 1er juillet 2015. Dans la capitale, "seulement 34 % des établissements ont obtenu un niveau d'hygiène 'bon'. Un peu plus de la moitié (54%) ont obtenu un niveau 'acceptable' et 8% un niveau d'hygiène 'à améliorer'".
A partir de juillet, la mesure sera généralisée à l'ensemble du territoire et concernera toute la chaîne alimentaire, depuis les restaurants jusqu'aux cantines en passant par les industries ou encore les abattoirs. Les restaurants subissent en moyenne un contrôle tous les trois ans à Paris et tous les dix ans en province.
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