Le secteur équestre durement frappé par la crise
Avec le football et le tennis, l’équitation est en France de manière traditionnelle une discipline très appréciée. C’est en général un sport qui attire les enfants très tôt, mais en période de crise, les familles recherchent les loisirs les moins coûteux. Une heure à cheval ou à poney revient entre 15 et 18 euros et la mise en place des nouveaux rythmes scolaires a entrainé à la rentrée une chute des inscriptions.
Jean-Marie Laurent est délégué national du Groupement hippique national et propriétaire d’un club équestre au Mont-Dore, en Auvergne. Pour lui, la réforme des rythmes scolaires est une catastrophe. "Les mercredis matin sont occultés, les mardis soir également, parce que les enfants se couchent tôt. C’est compliqué, parce que si on ne peut plus les prendre le mercredi matin et le mardi soir, on est obligé de surcharger les autres créneaux en augmentant le nombre de chevaux pour pouvoir les absorber, auquel cas ça nous fait des charges supplémentaires" , explique-t-il. Quant au temps d’activité périscolaire pris en charge par les collectivités, il ne profite pas à sa structure. "Moi, sur ma commune, ils cherchent manifestement à amortir leurs propres structures en utilisant des intervenants qui sont déjà salariés de la collectivité" , regrette-t-il. Conséquence, Jean-Marie Laurent a "réduit la voilure ". "J’ai un demi-poste qui a sauté ", explique-t-il.
Une activité qui "périclite d'année en année "
Même constat dans la forêt de Rambouillet, en région parisienne. La Lisière n’a plus de moniteur à plein temps et fait appel à des indépendants. "On avait 26 chevaux de club au départ et maintenant on n’en a plus que 13. Et sur les 13, comme ils ne sont pas tous à nous parce qu’on ne peut pas racheter de chevaux quand il y en a qui partent à la retraite, on s’arrange également avec des marchands de chevaux pour qu’ils nous en prêtent pour ne pas avoir à en racheter. C’est vrai que ça périclite un petit peu d’année en année ", constate Danielle Massuda, la co-propriétaire.
Pour la première fois depuis 20 ans, La Lisière qui propose des stages pour les vacances scolaires n’a aucun candidat pour la session qui démarre demain, et pour la deuxième semaine des congés de la Toussaint, une seule adolescente est inscrite. "Même si elle est notre unique stagiaire, on assurera les cours pour elle ", annonce la gérante du club hippique, qui promet de bichonner sa jeune cavalière pour qu’elle ait envie de revenir.
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