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Le secteur équestre durement frappé par la crise

Baisse du pouvoir d'achat, hausse de la TVA, nouveaux rythmes scolaires,... Le monde équestre est en pleine déprime. Après avoir connu une constante augmentation du nombre de ses licenciés depuis 1984, la Fédération française d'équitation enregistre une baisse. Pour la première fois depuis 30 ans, le nombre de cavaliers est passé sous la barre des 700.000
Article rédigé par Cécilia Arbona
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
  (La France compte près de 6.000 centres équestres qui représentent 18.000 emplois directs, soit quelque 24.000 actifs avec les dirigeants d'entreprise © Radio France / Cécile Mimaut)
Les centres équestres ne sont pas épargnés par la crise. Le reportage de Cécilia Arbona

Avec le football et le tennis, l’équitation est en France de manière traditionnelle une discipline très appréciée. C’est en général un sport qui attire les enfants très tôt, mais en période de crise, les familles recherchent les loisirs les moins coûteux.  Une heure à cheval ou à poney revient entre 15 et 18 euros et  la mise en place des nouveaux rythmes scolaires a entrainé à la rentrée une chute des inscriptions.

 

Jean-Marie Laurent est délégué national du Groupement hippique national et propriétaire d’un club équestre au Mont-Dore, en Auvergne. Pour lui, la réforme des rythmes scolaires est une catastrophe. "Les mercredis matin sont occultés, les mardis soir également, parce que les enfants se couchent tôt. C’est compliqué, parce que si on ne peut plus les prendre le mercredi matin et le mardi soir, on est obligé de surcharger les autres créneaux en augmentant le nombre de chevaux pour pouvoir les absorber, auquel cas ça nous fait des charges supplémentaires" , explique-t-il.  Quant au temps d’activité périscolaire pris en charge par les collectivités, il ne profite pas à sa structure. "Moi, sur ma commune, ils cherchent manifestement à amortir leurs propres structures en utilisant des intervenants qui sont déjà salariés de la collectivité" , regrette-t-il. Conséquence, Jean-Marie Laurent a "réduit la voilure ". "J’ai un demi-poste qui a sauté ",  explique-t-il.

Une activité qui "périclite d'année en année "

 

Même constat dans la forêt de Rambouillet, en région parisienne. La Lisière n’a plus de moniteur à plein temps et fait appel à des indépendants. "On avait 26 chevaux de club au départ et maintenant on n’en a plus que 13. Et sur les 13, comme ils ne sont pas tous à nous parce qu’on ne peut pas racheter de chevaux quand il y en a qui partent à la retraite, on s’arrange également avec des marchands de chevaux pour qu’ils nous en prêtent pour ne pas avoir à en racheter. C’est vrai que ça périclite un petit peu d’année en année ", constate Danielle Massuda, la co-propriétaire.

 

Pour la première fois depuis 20 ans, La Lisière qui propose des stages pour les vacances scolaires n’a aucun candidat pour la session qui démarre demain, et pour la deuxième semaine des congés de la Toussaint, une seule adolescente est inscrite. "Même si elle est notre unique stagiaire, on assurera les cours pour elle ", annonce la gérante du club hippique, qui promet de bichonner sa jeune cavalière pour qu’elle ait  envie de revenir. 

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