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Le référendum sur le remboursement de clients étrangers de la banque Icesave pourrait avoir lieu le 20 février

La loi dite "Icesave", votée par le Parlement, visait a autoriser le remboursement par l'Etat des clients européens de l'établissement qui avait fait faillite durant la crise financière qui a ébranlé le pays.Sous la pression populaire, le président Olafur Ragnar Grimsson a décidé de soumetttre cette loi à référendum, ce qui mécontente l'UE.
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Olafur Ragnar Grimsson a renoncé à ratifier une loi impopulaire, préférant la soumettre à référendum (AFP/HALLDOR KOLBEINS)

La loi dite "Icesave", votée par le Parlement, visait a autoriser le remboursement par l'Etat des clients européens de l'établissement qui avait fait faillite durant la crise financière qui a ébranlé le pays.

Sous la pression populaire, le président Olafur Ragnar Grimsson a décidé de soumetttre cette loi à référendum, ce qui mécontente l'UE.

L'Islande "honorera ses engagements" concernant les 3,5 milliards d'euros perdus par des épargnants de Grande-Bretagne et des Pays-Bas, a cependant assuré le président Olafur Grimsson à la télévision britannique.

La Commission européenne a laissé entendre en effet, mercredi, que l'affaire de la banque islandaise Icesave et du blocage du remboursement de ses clients étrangers britanniques et néerlandais pourrait avoir un impact négatif sur les ambitions de l'Islande d'adhérer à l'UE. L'Islande a déposé en juillet, suite à la crise financière brutale dont elle a été victime, une demande de candidature à l'Union européenne qui se trouve en cours d'examen par l'exécutif européen.

L'affaire Icesave
La loi "Icesave" avait été votée à une très courte majorité par le Parlement. Elle est destinée à rembourser près de 4 milliards d'euros avancés par la Grande-Bretagne et les Pays-Bas pour indemniser plus de 300.000 de leurs concitoyens lésés par la faillite de la banque Icesave. Le texte prévoit le paiement échelonné d'ici à 2024 d'environ 3,8 milliards d'euros. Soit l'équivalent de près de 40% du produit intérieur brut annuel de l'île, ruinée par l'effondrement de ses banques en octobre 2008. Pour les partis de la coalition au pouvoir, cette loi était la seule solution pour que le pays soit aidé par le FMI et puisse se rapprocher de l'Union européenne.

Face à la vive protestation populaire engendrée dans le pays par l'adoption du texte au Parlement, le président a choisi de mettre les Islandais devant leurs responsabilités, rappelant qu'un non au référendum enterrerait la loi. "J'ai décidé, sur la base de l'article 26 de la Constitution, de soumettre la nouvelle loi à la nation", a déclaré le président, dont la signature est nécessaire pour que les lois islandaises entrent en vigueur. C'est la deuxième fois depuis l'indépendance de l'Islande en 1944 qu'un président islandais refuse de signer une loi dûment adoptée.

Une pétition avait été signée par environ 60.000 personnes, soit près d'un quart de l'électorat, pour réclamer qu'un référendum soit organisé sur le texte.

Réactions
Le revirement du président Grimsson a causé l'embarras au sein même de l'exécutif islandais. "Nous exprimons notre déception après la décision de notre président. Elle pourrait avoir d'importantes conséquences sur un plan économique avec le FMI", a réagi la Première ministre sociale-démocrate, Johanna Sigurdardottir. Elle a ensuite rencontré les députés de la coalition au pouvoir (sociaux-démocrates et parti écologiste gauche-verts) pour décider d'une éventuelle démission du gouvernement. Après une longue réunion, aucune décision n'a été prise mardi.

Le FMI a affirmé qu'il allait "consulter" ses Etats membres sur la suite du prêt qu'il a accordé à Reykjavik. Le FMI a accordé en novembre 2008 un prêt de 2,1 milliards de dollars à l'Islande. Deux tranches ont été débloquées pour l'instant, pour un total de 1,1 milliard. Le déblocage de la troisième tranche reste soumis à l'accord du conseil d'administration du FMI, où siègent 24 représentants, dont un Britannique et un Néerlandais. Ces derniers n'ont pas le pouvoir de bloquer seuls les versements, mais peuvent le faire si d'autres s'abstiennent.

L'agence de notation Standard & Poor's a placé sous surveillance négative la note souveraine de l'Islande, qui pourrait être abaissée dans un délai d'un mois. Fitch, l'une des trois autres grandes agences de notation, était allée plus loin mardi en annonçant avoir d'ores et déjà abaissé sa note de BBB- à BB+, rétrogradant ainsi l'Islande en terrain spéculatif.

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