Cet article date de plus de quatorze ans.

Le gouvernement conservateur doit adopter des mesures d'austérité et non baisser les impôts comme promis

Des déclarations alarmistes de deux proches du premier ministre Viktor Orban (Fisdez) sur l'état du déficit budgétaire hongrois a concouru à faire baisser l'euro et les bourses européennes vendredi.Suite à ces déclarations, M.Orban doit présenter lundi un train de mesures en vue de maintenir le déficit public à 3,8 % du PIB.
Article rédigé par France2.fr avec AFP
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 3min
Viktor Orban, chef du Fidesz (g), à Bruxelles  le 3/6/2010 (AFP/john Thys)

Des déclarations alarmistes de deux proches du premier ministre Viktor Orban (Fisdez) sur l'état du déficit budgétaire hongrois a concouru à faire baisser l'euro et les bourses européennes vendredi.

Suite à ces déclarations, M.Orban doit présenter lundi un train de mesures en vue de maintenir le déficit public à 3,8 % du PIB.

Ce chiffre est celui qu'avait convenu le précédent gouvernement socialiste avec le FMI et l'Union européenne.

Les réformes doivent être annoncées pour la venue lundi à Budapest du nouveau chef de mission du FMI, Christof Rosenberg.

Cela signifie un virage à 180 degrés pour lui et son parti, le Fidesz, qui, auparavant, faisaient monter les enchères, conformément à leurs promesses électorales en matière de baisse d'impôts : pour les tenir, le Fidesz voulait laisser filer les dépenses publiques.

Depuis 2008 les finances hongroises sont sous perfusion avec des crédits de 20 mds d'euros du FMI, de l'UE et de la Banque mondial. Ceci afin d'éviter une banqueroute de l'Etat hongrois.


Manoeuvre politique?

Le secrétaire d'Etat Mihaly Varga avait déclaré jeudi que "le déficit atteindra 7-7,5%" et un vice-président du Fidesz, Lajos Kosa, que "la Hongrie était dans une situation comparable à celle de la Grèce". Le même jour,Viktor Orban s'est fait sermonner à Bruxelles lors de sa visite de présentation par le président de la Commission européenne, le Portugais José Manuel Barroso. Pour ce dernier, la consolidation budgétaire et les réformes structurelles doivent être impérativemt poursuivies.

Mais le mal était fait: vendredi, la devise hongroise, le forint, dévissait de 5,5% par rapport à l'euro et la Bourse de Budapest chutait de -3,34%, tandis que les couvertures de défaillance des titre de dettes de la Hongrie, les CDS (Credit Default Swaps), grimpaient à un nouveau record historique de 305 points.

Comme les chiffres du chômage aux Etats-Unis étaient moins bon qu'attendue et que les inquiètudes quant à l'endettement public de l'UE persistent auprès des marchés financiers, le devise européenne a connu un nouvel accès de faiblesse pour passer un moment sous la barre de 1,21 dollar.

Nombre d'analystes ont estimé que le Fidesz s'est livré à une manoeuvre politique pour faire avaler à ses électeurs la couleuvre d'une nécessaire politique d'austérité au lieu des baisses d'impôt promises. Il suffisait de noircir le tableau de la situation économique laissée par les socialistes.

Gergely Suppan, de la Takarekbank, considère que la stabilisation dépendra "des plans détaillés quant au maintien du déficit à 3,8%".


Des chiffres officiels plutôt rassurants

La Banque centrale hongroise table sur un déficit public à 4,2/4,3%, en légère hausse, loin des pronostics alarmistes du Fidesz. Les chiffres définitifs du PIB seront publiés le 9 juin, mais les chiffres provisoires ont déjà montré que le pays était sur le chemin de la croissance, avec une hausse de 0,9% par rapport au trimestre précédent. Autre chiffre probant, de 2006 à 2009, le déficit public a été réduit de plus de 9% du PIB à seulement 4%.

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.