La taxe sur les retraites chapeaux manque sa cible
A cause d'une erreur dans la loi, les dirigeants des grands groupes ne seraient pas concernés. Mais beaucoup de cadres supérieurs, oui...
ECONOMIE - Au printemps 2009, après l'affaire Bouton, révélée par L'Express, le gouvernement Fillon avait exprimé son indignation sur le montant des retraites chapeaux des grands patrons. Une taxe avait été instaurée en 2010, qui devait viser en priorité ces derniers. En réalité, selon Le Parisien, jeudi 13 septembre, ce sont deux millions de Français qui pourraient en faire les frais. C'est en tout cas ce qu'assure un rapport de l'Association de défense des retraites supplémentaires d'entreprise (Adrese), dévoilé par le quotidien.
"La plupart des grands patrons ont échappé à cette taxe à cause d'une erreur du législateur", analyse François Bellanger, président de l'Adrese, pour Le Parisien. Le quotidien explique que la taxe concerne les retraites "à prestations aléatoires", versées par une société aux salariés qui achèvent leur carrière professionnelle dans l'entreprise. Si les grands patrons y échappent, c'est parce qu'ils ont "presque tous négocié à leur arrivée des retraites chapeaux non aléatoires, car très peu finissent leur carrière dans la même entreprise".
Les 761 patrons visés, selon Les Echos, par le haut-commissaire aux solidarités actives Martin Hirsch en 2010 peuvent donc dormir tranquilles. Selon l'Adrese, en revanche, ces retraites à prestations aléatoires concernent potentiellement quelque deux millions de cadres français, pour qui cette retraite supplémentaire permet d'améliorer le montant de leur retraite. Et 200 000 retraités ont déjà vu fondre leur pension sous le poids de cette taxe, toujours selon l'association, qui publie son livre blanc jeudi après-midi.
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