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La Banque d'Espagne a annoncé samedi avoir pris le contrôle de la caisse d'épargne Cajasur

Cette prise de contrôle intervient en raison des difficultés financières de Cajasur et de l'échec de la fusion avec la caisse d'épargne andalouse Unicaja.Selon la Radio nationale d'Espagne (RNE), la Banque d'Espagne pourrait injecter de manière immédiate 550 millions d'euros pour remettre à flot financièrement Cajasur.
Article rédigé par Angel Herrero Lucas
France Télévisions
Publié
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Le gouverneur de la Banque d'Espagne, Miguel Fernandez Ordonez - 15/12/10 (AFP Philippe Desmazes)

Cette prise de contrôle intervient en raison des difficultés financières de Cajasur et de l'échec de la fusion avec la caisse d'épargne andalouse Unicaja.

Selon la Radio nationale d'Espagne (RNE), la Banque d'Espagne pourrait injecter de manière immédiate 550 millions d'euros pour remettre à flot financièrement Cajasur.

Ce sauvetage public d'une caisse d'épargne est le deuxième réalisé par la Banque d'Espagne depuis le début de la crise économique financière qui secoue le pays depuis 2008. En mars 2009, la Banque d'Espagne avait dû voler au secours de la Caisse d'épargne de Castille-la-Manche.

Si les grandes banques espagnoles ont bien résisté à la crise, les caisses d'épargne, souvent liées aux autorités régionales, ont été fragilisées par l'effondrement du marché immobilier.

D'après le journal El Pais, Cajasur, qui a affiché une perte de 596 millions d'euros en 2009 et de 114 millions au premier trimestre, "est au bord de la banqueroute".

Créances douteuses ?
Le chef de l'opposition espagnole, Mariano Rajoy, du Parti populaire, a souligné le manque de transparence de la gestion des caisses d'épargne du pays.

Il semblerait que l'effondrement du marché immobilier espagnol ait augmenté le nombre de créances douteuses dans les régions. Afin de "transmettre un message de confiance" sur le système financier, comme l'a dit le chef du gouvernement espagnol, José Luis Zapatero, gauche et droite ont annoncé pour restructurer les caisses d'épargne régionales.

La Banque d'Espagne a décidé "de substituer les administrateurs de Cajasur" et de nommer à la tête de l'établissement le Fonds de restructuration des banques, dépendant de ses services. Cet organisme de tutelle bancaire a souligné que les clients et réanciers de Cajasur "pouvaient être totalement tranquilles" à la suite de cette prise de contrôle et que cet établissement essentiellement implanté en Andalousie ne représentait que 0,6 % des actifs bancaires espagnols.

Cajasur, dont le conseil d'administration était contrôlé par l'Eglise catholique, a annoncé vendredi soir le rejet du projet de fusion avec Unicaja, entamée en décembre, en raison d'un désaccord persistant avec les syndicats sur les conditions de travail. Pourtant, d'après plusieurs journaux dont El Pais, un "accord verbal" avec quatre syndicats sur cinq avait pourtant été conclu.

Malgré tout, le président de Cajasur, le prêtre Santiago Gomez Sierra, a préféré la mise sous tutelle, en invoquant aussi le manque de confiance dans le président d'Unicaja, Braulio Medel, d'après plusieurs journaux.

El Pais écrit pour sa part que la principale difficulté résidait dans le fait que les salaires de Cajasur, en particulier ceux des dirigeants, étaient plus élevés que ceux d'Unicaja.

Le gouverneur de la Banque d'Espagne, Miguel Fernandez Ordonez, avait estimé en novembre qu'au moins 15 caisses d'épargne du pays "devraient fusionner", espérant qu'elles auraient "toutes" été restructurées au printemps 2010.

Mariano Rajoy a annoncé début mai que la droite espagnole proposerait d'ici trois mois, une réforme de la législation des caisses d'épargne "pour créer un cadre juridique stable qui garantisse l'indépendance de leurs organes de gouvernement".

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