Malgré la baisse de l'inflation, "on est en train de perdre la bataille contre la précarité", estime l'association Familles rurales

Invitée, mercredi, sur franceinfo, la directrice du département consommation de l'association Familles rurales demande la transparence des marges réalisées par l'industrie agroalimentaire et la grande distribution.
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Nadia Ziane directrice du département consommation de l'association Familles rurales, le 23 janvier 2024 sur franceinfo. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"On est en train de perdre la bataille contre la précarité", estime sur franceinfo, mercredi 13 mars, Nadia Ziane, directrice du département consommation de l'association Familles rurales. Elle reconnaît que la baisse de l'inflation annoncée par la Banque de France "n'est pas qu'un ressenti", mais demande "quelles sont les solutions pour sortir les personnes (que l'inflation) a mis dans une précarité très importante".

Nadia Ziane souhaite la transparence sur les marges "manifestement excessives" réalisées par l'industrie agroalimentaire et la grande distribution. "Quand on met le nez dans la manière dont la grande distribution enregistre ses profits, on se rend compte que certains aliments qui sont essentiels pour notre santé permettent à cette grande distribution des profits excessifs, et pour d'autres qui sont mauvais pour notre santé la grande distribution accepte des déficits", assène la directrice du département consommation de Familles rurales. En effet, selon elle, la grande distribution réalise 265 millions d'euros sur les fruits et légumes alors qu'elle perd 65 millions d'euros sur la vente de viennoiseries et de pâtisseries. "Il faut réguler ces marges pour redonner du pouvoir d'achat aux consommateurs et flécher leurs achats vers les produits dont on a chacun besoin pour être en bonne santé", affirme Nadia Ziane.

Des "choix très court-termistes"

Au sujet de la hausse des prix des énergies, Nadia Ziane estime qu'il "n'est plus entendable qu'on augmente les prix d'un service aussi essentiel que le gaz et l'électricité pour combler le déficit public". Pour elle, "la grandeur de la France, c'est précisément de sanctuariser le prix de ces énergies essentielles, d'aller se rattraper ailleurs et d'imposer ce modèle social à l'Europe".

La directrice du département consommation de Familles rurales dénonce des "choix très court-termistes" de la part du gouvernement "qui finalement viendront grever d'autant plus le budget de l'Etat à moyen terme". "La ligne budgétaire qui était consacrée à aider le monde association pour réinsérer des personnes en situation d'exclusion" va "disparaître", affirme-t-elle. Familles rurales dépense en moyenne 300 euros pour "accompagner une personne vers une réinsertion professionnelle en lui permettant un accès à un crédit pour acheter une voiture par exemple". Si on enlève cette aide, "ça coûtera près de 600 euros par mois à l'aider à vivre", explique-t-elle. "C'est catastrophique pour les consommateurs qu'on n'aidera plus et qui se retrouveront dans une précarité qu'on dénonce."

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