Inflation : les mesures d'aide pour les Français doivent être "ciblées et temporaires", alerte Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes
Le premier président de la Cour des comptes, Pierre Moscovici, appelle, sur France Inter, vendredi 8 juillet, à en finir avec le "quoi qu'il en coûte".
Pierre Moscovici, premier président de la Cour des comptes, ancien Commissaire européen aux Affaires économiques, a souhaité, vendredi 8 juillet, sur France Inter que les mesures mises en place par le gouvernement pour aider les Français à faire face à la hausse des prix soient "ciblées et temporaires" au vu de la situation économique "dégradée" de la France.
Le gouvernement d'Elisabeth Borne a annoncé un paquet de mesures pour préserver le pouvoir d'achat des Français : indemnité carburant, chèque alimentaire, point d'indice revalorisé des fonctionnaires notamment.
En finir avec le "quoi qu'il en coûte"
Pierre Moscovici comprend "qu'il y ait des mesures qui soient prises pour le pouvoir d'achat et pour lutter contre l'inflation", car "c'est un problème considérable, notamment pour les ménages les plus modestes", dit-il. Pour autant, selon lui, la France doit en terminer avec le "quoi qu'il en coûte".
.@pierremoscovici : "Le "quoiqu'il en coûte", c'est fini, et ce doit être fini. Autant il a été nécessaire, il a sauvé des vies et des entreprises, mais le résultat ce sont 440 milliards d'euros de dette en plus." #le69Inter pic.twitter.com/oBifoUhVlq
— France Inter (@franceinter) July 8, 2022
"Pendant la crise Covid, on a consenti à ce qu'on appelle le 'quoi qu'il en coûte' et c'était normal. La Cour des comptes l'a dit sans bémol, pour une raison très simple, on menaçait nos vies. Le 'quoi qu'il en coûte' a sauvé des entreprises, le 'quoi qu'il en coûte' a préservé notre système social". Mais "c'est fini et cela doit être fini", affirme-t-il. "Nous n'en avons pas les moyens. Nos finances publiques sont trop dégradées. Par ailleurs, des mesures ciblées sont plus justifiées. Il convient aussi qu'elles soient temporaires, c'est-à-dire qu'elles ne soient pas là pour toujours", a-t-il préconisé.
Pierre Moscovici alerte sur les effets qu'aurait une baisse d'impôts
Un 'quoi qu'il en coute' qui pèse très lourd, a souligné Pierre Moscovici : "C'est quand même quelque 440 milliards d'euros de dettes en plus. Ce sont des déficits qui ont été à près de 9% en 2020, encore 6,4% en 2021 qui devraient être à 5%, peut-être un peu plus en 2022. C'est beaucoup d'argent et ça nous place dans une situation dégradée", a-t-il détaillé.
.@pierremoscovici : "L'austérité, ce n'est jamais bon. Elle affaiblit l'État, elle réduit les recettes et elle creuse le déficit. Il y a des politiques en France qu'on pourrait transformer pour qu'elles soient moins coûteuses et plus efficaces." #le69Inter pic.twitter.com/tC9j79kJpA
— France Inter (@franceinter) July 8, 2022
Pierre Moscovici a mis en garde le gouvernement contre d'éventuelles baisses des impôts. Dans son discours de politique générale, la Première ministre a confirmé une baisse des impôts qui pèsent sur la production en 2023. "Une baisse d'impôt, si elle n'est pas compensée, ça veut dire quoi ? Ça veut dire plus de déficits et plus de dettes. Nous n'en avons pas les moyens. Nous sommes à la cote d'alerte. Je mets en garde contre des baisses d'impôts sèches", dit-il.
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