Inflation alimentaire : gouvernement et distributeurs en appellent à "la responsabilité" des industriels
Avec le soutien de la grande distribution reçue à Bercy, le gouvernement a redemandé, jeudi 11 mai, aux industriels de l'agro-alimentaire de participer à l'effort collectif pour limiter la hausse des prix, en appelant "à leur sens de la responsabilité".
"Les industriels ne jouent pas le jeu, ils refusent de revenir à la table de négociation pour négocier les prix à la baisse", a déclaré jeudi soir Bruno Le Maire sur TMC, estimant "qu'ils n'ont pas à profiter de cette crise". Le ministre de l'Economie a défendu la réouverture des négociations commerciales entre industriels et distributeurs, "au moment où les prix de gros baissent".
"Nous emploierons tous les instruments à notre disposition"
"Si jamais les industriels de l'agro-alimentaire refusent de rentrer dans cette négociation – ce qu'évidemment je ne peux pas imaginer –, nous emploierons tous les instruments à notre disposition, y compris l'instrument fiscal, pour récupérer des marges qui seraient des marges indues faites sur le dos des consommateurs", avait averti dans la matinée Bruno Le Maire.
"Non, il n'y a pas de profiteurs", s'est offusqué sur RTL jeudi Jean-Philippe André, le président de l'Association nationale des industries alimentaires. "Nous avons dans tous les contrats des clauses de révision automatique à la hausse ou à la baisse s'il y a des variations sur les matières premières", a-t-il rappelé.
Le nouveau président du syndicat agricole majoritaire FNSEA, Arnaud Rousseau, a regretté jeudi lors d'une conférence de presse une forme de "surenchère" alimentée par le ministre de l'Economie et les distributeurs. Cela risque, selon lui, de relancer "une guerre des prix" bas, qui pénaliserait le revenu des agriculteurs et la pérennité des exploitations.
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