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Environnement : les ambitions et les projets de "l'aviation durable"

L’aviation met le cap sur le zéro émission de gaz carbonique. Airbus tient mardi et mercredi à Toulouse son premier sommet sur la question, environ un an après avoir présenté ses trois projets d’avions à hydrogène.

Article rédigé par Grégoire Lecalot
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Au premier plan un prototype d’avion taxi électrique et derrière le gros-porteur A350, dernier-né des avions d’Airbus.  (GRÉGOIRE LECALOT / FRANCEINFO)

Sous la pression des critiques du mouvement flight shaming (honte à ceux qui prennent l'avion), la filière aéronautique cherche à se restructurer pour en finir avec les carburants fossiles. Le constructeur Airbus, désormais numéro un mondial, a endossé le rôle de chef d’orchestre de ce mouvement. "L'aviation est responsable aujoud'hui de 2 à 3% de la totalité des émissions de dioxyde de carbone dans le monde", souligne François Obé, directeur marketing chez Airbus.

Il estime que le groupe, et le secteur de l'aviation en général, ont intérêt à prendre le virage de la transition écologique : "Si nous ne faisons rien aujourd'hui, d'autres modes de transport, eux, progresseront beaucoup plus vite que nous pour réduire leurs émissions ! Donc, notre ambition c'est aller vers l'aviation durable et nous regroupons nos forces pour atteindre le zéro émission dans les années 2060-2065."  

Un premier avion de ligne à l’hydrogène dès 2035 ?

Cet avion n’émettra quasiment que de la vapeur d’eau. Mais même si Airbus atteint cet objectif de 2035, renouveler complètement la flotte mondiale prendra plusieurs décennies. D’ici là, les avions vont continuer à brûler des carburants fossiles mais de moins en moins. Dans ce domaine, Airbus qui tire une fois encore, son épingle du jeu, en développant sa gamme d’avions Néo. "C'est aujourd'hui un avion qui consomme 30% de moins de fioul que les avions d'anciennes générations. Depuis l'entrée en service, pour donner un exemple, ça a fait économiser dix millions de tonnes de CO2", explique Florent Veteni, du secteur des avions moyens courriers. Il vante "la stratégie des petits pas" du constructeur Airbus qui vise à "toujours améliorer son avion et à toujours le garder au dernier cri de la technologie". 

Mais la marche vers le "zéro émission" a un coût : par exemple, les carburants verts pour l'aviation sont aujourd’hui quatre fois plus chers que le kérosène classique. Pour David Morgan, directeur des opérations pour Easyjet, les compagnies aériennes sont prêtes à se lancer mais sous certaines conditions : "Je pense qu'il va falloir du soutien des gouvernements pour supporter les coûts. Pourquoi une compagnie prendrait le risque de se lancer dans cette nouvelle direction si ses concurrents ne le font pas et volent moins cher ?"

"À long terme je pense que la technologie zéro émission ne sera pas plus coûteuse que celle d'aujourd'hui."

David Morgan, directeur des opérations Easyjet

à franceinfo

En attendant, Airbus surfe sur la tendance et engrange les contrats : la semaine dernière, le constructeur a vendu une centaine d’A321 Néo à la compagnie à bas coût hongroise WizzAir. Avec un total de plus de 6000 commandes pour cet avion, Airbus fait deux fois mieux que son concurrent Boeing, au moment où l’aéronautique commence à sortir de la pire crise de son histoire.

Des avions moins polluants : reportage de Grégoire Lecalot

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