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Ascoval : "On ne va pas seulement sauver 281 salariés mais on va créer 130 emplois", affirme le directeur général d'Altifort

Le potentiel repreneur de l'aciérie Asvocal de Saint-Saulve, dans le Nord, souhaite avancer sur le dossier après avoir reçu le soutien de l'État mercredi.   

Article rédigé par franceinfo
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Bart Gruyaert, lors de son rendez-vous au ministère de l'Economie le mercredi 31 octobre 2018. (THOMAS PADILLA / MAXPPP)

Bart Gruyaert, le directeur général d’Altifort, qui se porte repreneur de l'aciérie Ascoval, a reçu mercredi 31 octobre le soutien de l'État après une réunion à Bercy et les conclusions d'un rapport indépendant favorable à son projet. "A partir d'aujourd'hui, on peut travailler sur ce qui est le cœur d'une usine", a-t-il commenté sur franceinfo, "les clients et bien sûr trouver des financements".

franceinfo : Vous êtes soulagés, vous avez aujourd'hui le feu vert de l'État pour avancer dans votre projet de reprise ?

Bart Gruyaert : Je constate qu'aujourd'hui finalement tout le monde est d'accord que le projet a du sens. On s'est battus avec les salariés, avec la direction d'Ascoval pendant des mois pour ça. Et finalement à partir d'aujourd'hui, on peut travailler sur ce qui est le cœur d'une usine : ce sont les clients et bien sûr, trouver des financements. Mais quand vous cherchez des financements et qu'il y a débat sur votre projet, c'est très difficile. Je pense qu'à partir d'aujourd'hui, on peut s'appuyer sur un rapport de Roland Berger (cabinet indépendant) et que ça facilite beaucoup de choses. J'estime que la base est toujours un projet industriel et tant que vous êtes convaincus de votre projet, le reste suivra. Effectivement, on n'a pas une société cotée en bourse, on est un jeune groupe donc effectivement, on ne peut pas dire qu'on est milliardaire mais je suis convaincu qu'on a les reins suffisamment solides pour amener le projet au bout.

Qu'attendez-vous de l'État ?

Ce que j'attends c'est simplement qu'on me laisse faire le travail d'un industriel. Pendant des mois, on était dans une polémique. Je ne dis pas que Bercy en était à l'origine. J'espère que cette polémique est aujourd'hui éteinte. J'attends de Bercy que s'il y a de nouveau une nouvelle polémique qui arrive, qu'il réagisse fermement et n'accepte plus que l'on mette des bâtons dans les roues d'un projet industriel qui tient la route. Je vais maintenant travailler à nouveau le plus discrètement possible, parler aux banques, aux investisseurs et un peu moins aux journalistes. Une fois que j'aurai fait cet exercice-là, je m'adresserai à Bercy pour dire "voilà ce qu'on a eu, voilà ce qui nous manque" et ensuite on se mettra autour d'une table. Bruno Le Maire s'est engagé pour nous donner un appui plus important au moment où on arrive avec des choses plus concrètes sur le financement. Mais en fait, ce sont eux qui arrivent en dernier dans ces discussions.

Vous pouvez donc vous débrouiller seul ?

Je n'ai pas dit ça. L'appui de Bercy, bien sûr, est toujours bienvenu en France. Mais à la base c'est toujours un projet industriel avec des clients et c'est ça qui est le fonds de commerce d'une société. Ce n'est pas Bercy qui va créer le fonds de commerce d'une société ni qui va porter le projet. C'est Altifort qui porte. Depuis le début, on dit clairement dans notre projet qu'on ne va pas seulement sauver 281 salariés mais qu'en plus, on va créer 130 emplois. Et dans le document Berger, on a constaté que si on reprend tout de suite, il faut démarrer, pas en trois-huit, mais en cinq-huit [système d'organisation d'horaires de travail en travail posté qui consiste à faire tourner par roulement de huit heures consécutives cinq équipes sur un même poste, afin d'assurer un fonctionnement continu sur les 24h d'une journée, y compris le week-end]. Ça veut dire qu'il y a un appétit dans le marché pour cette usine et que, malgré le fait que le client historique se désengage, on doit augmenter tout de suite notre capacité pour être capable de faire face à ce que l'industrie demande.

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