Jacqueline Gourault préconise que chaque ménage paye l'impôt sur le revenu, "y compris les plus modestes"
L'impôt sur le revenu est aujourd'hui payé par moins d'un ménage sur deux.
Tous les ménages vont-ils bientôt payer l'impôt sur le revenu ? C'est l'une des pistes de sortie du grand débat national que propose la ministre de la Cohésion des territoires, Jacqueline Gourault, dans le Journal du dimanche publié dimanche 24 février. "Chacun pourrait payer l'impôt sur le revenu. Y compris les plus modestes, même un euro", estime la ministre, alors que l'impôt sur le revenu est aujourd'hui payé par moins d'un ménage français sur deux (43%).
"Notre système fiscal est surconcentré sur les classes moyennes, ajoute Jacqueline Gourault, qui veut redonner à chacun le sens de l'impôt, qui est un acte citoyen". "Dans le même temps, il faut aussi que nous réfléchissions à la contribution que devraient apporter les très hauts revenus", développe-t-elle. Jacqueline Gourault ne serait ainsi "pas choquée" d'instaurer une nouvelle tranche d'impôt sur les plus hauts revenus.
Edouard Philippe n'écarte pas l'idée
Le sujet de la fiscalité est l'un des quatre thèmes du grand débat lancé par l'exécutif pour répondre à la crise des "gilets jaunes". A propos de l'idée de faire payer l'impôt à tous les ménages dès le premier euro gagné, le Premier ministre, Edouard Philippe, avait pointé fin janvier que c'était déjà le cas pour la CSG, ou pour la TVA en ce qui concerne les dépenses, sans toutefois en écarter l'idée.
La création d'une tranche supplémentaire de l'impôt pour les hauts revenus est notamment soutenue par le patron de la CFDT, Laurent Berger, mais aussi par certains députés LREM. Cinq tranches progressives existent actuellement pour l'impôt sur le revenu : 0%, 14%, 30%, 41% et 45%, pour les revenus supérieurs à 153 783 euros par an.
Quant à la taxe d'habitation, dont la suppression n'était initialement prévue que pour 80% des ménages, Jacqueline Gourault estime qu'il est "préférable de la supprimer totalement". "Faire croire que les 20% qui restent sont des 'riches', comme si nous vivions dans une société binaire, serait une erreur", dit-elle.
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