Prélèvement à la source : contrairement à ce qu'affirme Gérald Darmanin, "tout ne va pas bien" dans les centres des impôts, déplore un syndicat
Selon Anne Guyot-Welke, porte-parole du syndicat Solidaires Finances publiques, invitée sur franceinfo mardi 15 janvier, le prélèvement de l'impôt à la source mis en place cette année suscite une "surcharge de travail" pour les agents des Finances publiques.
Le prélèvement de l'impôt à la source, mis en place cette année, suscite une "surcharge de travail" pour les agents des Finances publiques, selon Anne Guyot-Welke. La porte-parole du syndicat Solidaires Finances publiques estime que "tout ne va pas bien", contrairement "à ce que dit le ministre Gérald Darmanin". Par ailleurs, concernant la plateforme joignable via le numéro vert 0 809 401 401, "un certain nombre d'appels n'aboutissent pas", précise Anne Guyot-Welke.
franceinfo : Qu'en est-il de la surcharge de travail des agents des Finances publiques ?
Anne Guyot-Welke : Les collègues de l'accueil dans les centres des impôts passent beaucoup de temps à expliquer les choses. Ils font beaucoup de pédagogie dans un contexte très contraignant pour eux parce qu'on ne peut pas parler de petite surcharge de travail. M. Darmanin affirme que tout va bien, parce qu'il joue également une carte politique après s'être fortement engagé sur ce chantier. Mais en réalité, ça ne va pas bien dans les services des Finances publiques : 40 000 suppressions d'emplois depuis 2002, une nouvelle vague de 2100 suppressions pour 2019. Et le prélèvement à la source est une charge de travail supplémentaire.
Êtes-vous débordés ?
Oui, à tel point que nous avons reçu une note demandant aux services des directions locales de venir donner un coup de main sur la plateforme d'appel pour répondre à tous les contribuables. Mais un certain nombre d'appels n'aboutissent pas. Cela se passe ainsi partout en France parce que la plateforme est nationale. Il y a donc une surcharge de travail réelle et des conditions de travail de plus en plus compliquées et dégradées pour les agents d'accueil notamment.
Des contribuables vont recevoir à partir de ce mardi un acompte des impôts de 627 euros en moyenne pour près de 9 millions de personnes. Cet acompte concerne les crédits d'impôts. Les foyers concernés vont-ils bien recevoir l'argent sur leur compte ?
Les 9 millions de foyers concernés vont bien recevoir l'argent, soit par virement bancaire, soit par lettre-chèque s'ils n'avaient pas indiqué leurs coordonnées bancaires. 300 000 foyers n'ont pas donné leur RIB. Mais les lettres-chèques sont bien parties, selon le ministre. Mais il faut rappeler que les bénéficiaires de cet acompte seront ceux qui ont fait ces dépenses en 2017. Ils ont donc rempli la déclaration d'impôt sur le revenu de 2018. Ceux qui ont fait des dépenses en 2018 n'auront pas d'acompte. Puisqu'on ne peut pas calculer un acompte qui n'est pas encore connu par nos services.
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