Hausse d’impôts : "Exceptionnellement, temporairement", les plus grandes entreprises "pourront apporter leurs contributions", indique le président du Medef

Patrick Martin est revenu sur sa déclaration de lundi d'être "prêt à discuter" d'une hausse d'impôts des enreprises, sous conditions.
Article rédigé par franceinfo
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Patrick Martin,préisdent du Medef, invité du 8h30 franceinfo, le 24 septembre 2024. (FRANCEINFO / RADIO FRANCE)

"Ce ne seront pas les entreprises qui seront les variables d'ajustement, mais s'il le faut, exceptionnellement, temporairement, elles pourront apporter leurs contributions, mais dans des proportions faibles", a réaffirmé le président du Medef, Patrick Martin, invité de franceinfo mardi 24 septembre. Il a expliqué lundi que son mouvement était "prêt à discuter" d'une hausse d'impôts des entreprises, mais sous conditions. Il a estimé que "s'il doit y avoir une surtaxation des entreprises, il faut que ce soit très ciblé, raisonnable en montant" et "exceptionnel, c'est-à-dire uniquement sur 2025".

Alors que le nouveau gouvernement cherche des recettes pour combler le déficit public, Patrick Martin a détaillé ses "conditions" : "On attend d'abord que l'État fasse des économies dans le pays qui a les plus forts prélèvements obligatoires au monde, la plus grande dépense publique et malgré tout des déficits colossaux". Ensuite, que l'État "prenne en compte la conjoncture, qu'il ne prenne pas des mesures contre les entreprises qui là où cela supposerait des économies, en réalité, creuserait le déficit, ralentirait la croissance".

"Commençons par le commencement : n'allons pas accentuer encore la pression fiscale pour que ça parte dans le tonneau des Danaïdes, dans le puits sans fond de la dépense publique", a-t-il souligné. "On a dépassé le seuil de douleur en termes de fiscalité", a-t-il prévenu. Si le Premier ministre a promis dimanche de ne "pas alourdir encore l'impôt sur l'ensemble des Français", il a évoqué "des prélèvements ciblés sur les personnes fortunées, ou certaines grosses entreprises" pour contribuer à redresser les finances publiques. Patrick Martin a dit être "dans une attitude constructive" pour "trouver les bons réglages pour assumer nos responsabilités et imposer à l'État de prendre des décisions courageuses" et ne pas affecter "la compétitivité française".

"Ne pas trop tirer sur la corde"

Le président de l'organisation patronale a rappelé que "les entreprises françaises sont les plus taxées au monde sur les charges sociales, à proprement parler" et a "alerté sur le fait que les grandes entreprises paient déjà plus d'impôts et de charges que les petites, donc il ne faut pas trop tirer sur la corde". Sur toutes les pistes fiscales visant les entreprises, Patrick Martin s'est montré réservé, comme sur une baisse du Crédit d'impôt recherche (CIR).

Le président de l’organisation patronale a par ailleurs suggéré des pistes d'économies au gouvernement de Michel Barnier. "La Cour des comptes a documenté que la fraude sociale coûtait 6 à 8 milliards d'euros par an, il faut lutter résolument contre cette fraude", a-t-il recommandé. Il encourage à aller chercher les économies du côté des "plus de 450 agences publiques qui coûtent 91 milliards d'euros par an aux contribuables et pour certaines, on ne sait même plus à quoi elles servent". Autre piste, selon lui : "le système de protection sociale pour les travailleurs frontaliers, notamment les Français qui travaillent en Suisse, qui coûte aux régimes sociaux 800 millions d'euros par an". "C'est parfaitement identifié", a-t-il pointé. "Plutôt que de venir chercher des économies au détriment de la compétitivité des entreprises, commençons par régler ces problèmes, et après, on discute", a-t-il assuré.

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