: Vidéo Fraude fiscale : ouverture du procès de la banque UBS
Un procès exceptionnel sur une fraude fiscale de plus de dix milliards d'euros vient de s'ouvrir à Paris. La banque suisse UBS est accusée d'avoir démarché des clients pour les pousser à dissimuler leur argent en Suisse. Bradley Birkenfeld, un ancien employé, a fait éclater un scandale en 2007.
Du banquier, Bradley Birkenfeld en a conservé les attributs, jusqu'à la caricature : énorme Havane et montre de luxe. Chez UBS, la première banque suisse, l'ancien employé était chasseur de grosses fortunes. Son terrain de jeu ? Le monde entier, dont Paris, place Vendôme. Sa cible : les milliardaires américains. "Nous leur faisions des cadeaux dans ces magnifiques boutiques : Dior, Chanel, Cartier... Et nos clients se sentaient bien", raconte-t-il.
850 millions de dollars d'amende
Pour les décider à placer leurs millions en Suisse, il les invitait dans les restaurants les plus prestigieux. Et il ne s'arrêtait pas là : il leur achetait des places offertes pour les plus grands tournois de tennis et de golfe ou des festivals de musique classique. L'objectif était toujours le même : recruter de nouveaux clients. Démarcher des clients hors de Suisse, les inciter à ouvrir un compte à Genève (Suisse), c'est interdit aux États-Unis, comme en France. En 2005, en sentant le danger, Bradley Birkenfeld démissionne. Il livre aux autorités américaines les noms de tous ses clients. Pour UBS : 850 millions de dollars d'amende. Pour lui, 30 mois de prison. Mais aussi une grosse récompense : plus de 100 millions de dollars versés par le fisc américain.
Lundi 8 octobre, il est venu au procès de son ancienne banque, à Paris. Pour la justice française, il est un simple témoin. "Il faut que tout le monde sache ce qu'il y avait derrière UBS. Un système international fait d'évasions fiscales et de blanchiments d'argent", relate-t-il. Un système dont il a largement profité avant de le dénoncer.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.