Logements vieillissants, appartements peu attractifs : pourquoi le nombre de logements vacants augmente en France
Plus de 3 millions de logements sont vacants en France, indique l'Insee, mardi 16 janvier. Plus de 8% du total des logements. Un chiffre qui a augmenté de 60% ces 30 dernières années alors que l'on évoque de plus en plus les difficultés des Français à se loger. Le problème, c'est que l'offre ne correspond pas vraiment à la demande. La carte des logements vacants épouse la sociologie de la France. Ces 30 dernières années, les logements qui restent inhabités sont le plus souvent dans les petites villes ou les petites agglomérations, à l'écart des zones les plus attractives et touristiques. Là où la population stagne, diminue ou vieillit.
Les départements les plus concernés sont ceux du centre de la France, une partie de la Lorraine également : c'est là que le nombre de logements vacants augmente le plus vite. On ne compte plus le nombre de bourgade, de sous-préfecture où les rues principales sont ornées de multiples panneaux à vendre.
Des appartements plus aux normes, la fuite des centres-villes
À Clamecy, dans la Nièvre, pratiquement un logement sur trois est inoccupé. Mélina Hudan, agent immobilier, explique les raisons de ce phénomène. "Les gens qui visitent des appartements nous disent que ce qu'ils voient fait peur, avec beaucoup de logements vieillissants qui ne sont plus aux normes. Il n'y a pas forcément les investisseurs en face pour acheter et faire les travaux nécessaires, explique-t-elle. Ce n'est pas forcément sur ce secteur-là qu'on pense investir, puisque la dynamique au niveau du travail est un peu compliquée. C'est pour ça qu'il y a beaucoup de biens vacants."
Dans les grandes agglomérations les plus attractives, le nombre de logements vacants augmente aussi mais moins vite. Ils sont 5% dans l'agglomération nantaise et près de 8% dans celle de Grenoble, un chiffre proche de la moyenne nationale. La population augmente pourtant, mais les générations les plus récentes veulent de l'espace et quittent les centres-villes pour la périphérie.
Les efforts des pouvoirs publics sur la rénovation ne suffisent pas
Résultat : beaucoup de ces communes ont de plus en plus de logements vacants, malgré les efforts des pouvoirs publics pour faire revenir la population dans les centres-villes. Marie-Noëlle Lienemann, deux fois ministre du Logement dans les années 1990, livre son analyse. "On a eu les opérations programmées d'amélioration de l'habitat où on a rénové plutôt les appartements. Le problème c'est que, justement, le cadre urbain autour n'a pas été suffisamment modifié. Du coup, les appartements sont devenus très vite peu attractifs et les gens ne veulent plus y aller."
Après la carotte, le bâton existe désormais : une taxe sur les logements vacants dans les zones tendues. Depuis le 1er janvier, le périmètre éligible a la taxe a triplé. Désormais, 45% des logements font partie de ces zones tendues.
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.