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Carte Immobilier : dans quels arrondissements de Paris se trouvent les logements inoccupés ?

Le nombre de logements vides est en nette hausse dans la capitale. Une augmentation largement portée par la croissance des résidences secondaires.
Article rédigé par Pauline Paillassa
France Télévisions
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Sur les 262 000 logements inoccupés toute l'année recensés à Paris, 134 000 sont des résidences secondaires ou des logements occasionnels. (ALEXIS SCIARD / MAXPPP)

Dans les agences immobilières parisiennes, les annonces sont rares et les biens s'échangent vite. Pourtant, près d'un logement de la capitale sur cinq est inoccupé, selon une étude (document PDF) de l'Atelier Parisien d'urbanisme (Apur) publiée mardi 5 décembre. D'après l'association, qui étudie les évolutions urbaines de Paris et sa métropole, environ 262 000 maisons et appartements n'étaient pas habités au quotidien en 2020. Ce chiffre, calculé sur la base du recensement de 2020, a significativement augmenté : en 2011, 14% du parc privé locatif parisien était inoccupé, contre presque 19% en 2020.

Sur les 262 000 logements inoccupés, 134 000 sont des résidences secondaires ou des logements occasionnels, utilisés par exemple pour des raisons professionnelles. Cependant, 128 000 autres sont dits vacants, c'est-à-dire totalement inoccupés.

Le 8e arrondissement est le plus touché

C'est dans le 8e arrondissement que le taux de logements vacants ou utilisés ponctuellement est le plus élevé : dans ce quartier, presque un logement sur trois n'est pas habité continuellement. À l'inverse, le 20e arrondissement est celui où l'on compte le moins de logements inhabités, car 91% des logements sont des résidences principales.

Depuis une dizaine d'années, le nombre d'appartements sans aucun occupant est en réalité assez stable "Derrière ces logements vides se cache pour l'essentiel de la 'vacance frictionnelle' : lorsque l'on vend un logement, il peut rester vide quelque temps. Mais cela signifie que les gens font leur parcours résidentiel, et c'est plutôt le signe d'un fonctionnement de marché normal", détaille Stéphanie Jankel, directrice d'étude à l'Apur. Sur les 128 000 logements vacants, les trois quarts le sont à cause de cette vacance frictionnelle. Finalement, seulement 18 600 logements sont donc vides depuis plus de deux ans à Paris, ce qui représente 1,3% du parc.

Durant les dernières décennies, ce sont en fait "les résidences secondaires qui contribuent majoritairement à la hausse des logements inoccupés", note le rapport de l'Apur. En 2011, le parc privé parisien comptait 6,8% de résidences secondaires ou occasionnelles. En 2020, il en comptait 9,6%. Des logements qui se concentrent surtout dans le centre et l'ouest de la capitale. "Ce sont les quartiers où il y a peu de logements sociaux et où les prix sont assez élevés. Cela correspond au niveau de vie des propriétaires et parfois aussi à des logiques spéculatives", explique Corentin Ortais, auteur de l'étude.

Une conséquence de la hausse des prix de l'immobilier

En effet, la hausse des prix de l'immobilier ces dernières années explique la croissance du nombre de résidences secondaires. "Tant que le prix d'un logement augmente, le fait de détenir un logement en soi est rentable. C'est un actif, et non pas un bien utilisé pour son usage", ajoute la directrice d'étude. Autre facteur relevé par l'association : l'essor des plateformes de location, comme Airbnb

"On estime que derrière ces résidences secondaires se cache une partie des logements utilisés tout au long de l'année pour faire de la location meublée touristique."

Stéphanie Jankel, directrice d'étude à l'Apur

à franceinfo

Combien exactement de ces 134 000 appartements listés comme des résidences secondaires sont-ils en fait consacrés au tourisme ? Le phénomène est difficile à quantifier. "Il n'y a pas de catégorie Insee qui permette de les distinguer des autres résidences secondaires", résume Corentin Ortais. En 2023, la direction du logement et de l'habitat de la Ville de Paris estimait néanmoins que le nombre de logements détournés du marché traditionnel pour être loués sur des plateformes de location de courte durée était d'environ 25 000.

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