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Mal-logement : "Il va falloir énormément rénover et mobiliser les logements vacants", estime le Conseil national de l'Ordre des architectes

La fondation Abbé Pierre a jugé sévèrement le quinquennat Macron dans son rapport annuel publié mercredi. Elle dénonce notamment le nombre insuffisant de logements sociaux autorisés chaque année.

Article rédigé par franceinfo
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Un immeuble, dans le 18e arrondissement de Paris. (BRUNO LEVESQUE / MAXPPP)

Pour combattre le mal-logement "il va falloir énormément rénover et mobiliser les logements vacants", a déclaré mercredi 2 février sur franceinfo Christine Leconte, présidente du conseil national de l’Ordre des architectes, alors que la Fondation Abbé Pierre publie ce mercredi son rapport sur le bilan du quinquennat d'Emmanuel Macron en matière de logement.

franceinfo : La construction de logements sociaux est-elle la solution pour remédier à cette crise ?

Christine Leconte : Il faut poursuivre cet effort de construction et l'intensifier. Il va falloir également énormément rénover et mobiliser les logements vacants dont le chiffre exact est inconnu. On estime parfois qu'il y a jusqu'à 3 millions de logements vacants en France, donc suffisamment pour loger tout le monde. On a une politique du logement qui est ancienne et qui ne voit pas le logement comme un ensemble de critères. On doit regarder où se situe le logement, s'il est à proximité de son travail, notamment. Il faut penser logement avec une politique qui ne soit pas que quantitative.

Combien y a-t-il de logements à rénover ? Qui est concerné ?

On parle de 12 millions de Français fragilisés par la précarité énergétique. On n'a pas assez d'argent pour faire les rénovations globales et il faut les faire dans les 10 ans. Il y a aussi les logements insalubres et je salue la Fondation Abbé Pierre pour la proposition qu'elle fait sur l'habitat indigne et les immeubles insalubres en cœur de ville pour qu'on les rénove rapidement. Il y a un vrai levier pour permettre de déstocker les logements vacants qui sont extrêmement importants.

En faisant cela, les logements resteront-ils accessibles aux étudiants et aux familles modestes ?

Oui c'est possible et c'est pour ça que le logement doit être l'un des sujets de cette campagne présidentielle. C'est quand même la première chose qui touche chacun d'entre nous, donc rendre le logement accessible est nécessaire. Il va falloir encadrer le prix du foncier, c'est une charge énorme dans le prix du logement, il faut aussi limiter le coût du portage des opérations pour ne pas qu'il dépasse les 10% alors qu'aujourd'hui il va jusqu'à 30% pour les frais dans la promotion immobilière. Il faut aussi travailler sur des logements de meilleure qualité. On compte 1 million de personnes qui vivent dans des conditions de surpeuplement et aujourd'hui on a besoin de cet espace vitale au quotidien.

Est-ce que la qualité de nos maisons, de nos appartements a baissé ?

On a construit de manière différente. Le logement est devenu un produit économique. En 60 ans, les Français ont grandi de 7 cm et la hauteur sous plafond des logements a baissé de quasiment 60 cm. C'est une question de rentabilité économique. Tout le monde peut le voir. On a limité la taille des salons, des chambres, réduit les parties communes, retiré les fenêtres dans les salles de bain. Tous ces paramètres font que le logement ce n'est pas simplement du quantitatif mais aussi du qualitatif.

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