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Mal-logement : la fondation Abbé-Pierre juge sévèrement le quinquennat Macron

Elle dénonce notamment les conséquences de la réforme des APL et le nombre insuffisant de logements sociaux autorisés chaque année.

Article rédigé par franceinfo avec AFP
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Temps de lecture : 2 min
Une boutique solidarité de la Fondation Abbé-Pierre à Valenciennes (Nord), le 21 octobre 2021. (MAXPPP)

Economies sur les APL, logement social en berne... Le quinquennat d'Emmanuel Macron n'est "pas à la hauteur" des enjeux sur le mal-logement, estime la fondation Abbé-Pierre dans son rapport annuel, mardi 1er février. Elle dénonce un "aveuglement des responsables politiques" sur la question du logement, mais porte ses critiques les plus cinglantes au gouvernement. "De manière générale, il apparaît que le logement n'a jamais été une priorité de l'exécutif au cours de ce mandat", dénonce-t-elle. Certes, elle salue les efforts pour ramener dans le logement les personnes sans domicile et pour améliorer la rénovation énergétique des bâtiments. Mais ce mouvement, selon elle, n'est pas suffisant.

Le rapport pointe notamment la réforme des aides au logement (APL), désormais calculées en fonction des revenus récents et non plus ceux remontant à deux ans auparavant. "Guère contestable sur le principe, (...) cette réforme fait surtout des perdants", juge la FAP, avec 1,1 milliard d'euros d'économies faits par l'Etat en 2021. La Fondation Abbé-Pierre propose de revaloriser les APL et de les articuler avec les minima sociaux, dont elle réclame qu'ils soient augmentés à hauteur de 50% du revenu médian (900 euros par mois) et ouverts aux 18-25 ans.

Une crise du logement à venir 

Autre point dénoncé : la baisse du nombre de logements sociaux autorisés chaque année. Celle-ci a été continue pendant le quinquennat, jusqu'à un rebond en 2021 : 104 800, nettement moins que les 150 000 annuels réclamés par la fondation. A l'Elysée, on rétorque que depuis 2017, davantage de logements sociaux ont été autorisés que lors du quinquennat précédent, entre 2012 et 2016 (2,2 millions contre 2,1). Emmanuel Macron, justement, interviendra en vidéo lors de la journée de présentation du rapport à Paris, tandis que plusieurs candidats de gauche (Anne Hidalgo, Jean-Luc Mélenchon, Fabien Roussel, Christiane Taubira) interviendront dans l'après-midi.

Par ailleurs, la fondation s'inquiète de "tendances lourdes d'une crise du logement" à venir dans les prochaines années. Les jeunes, dans l'incapacité de quitter le foyer familial, les classes moyennes, "coincées entre l'évolution des prix des logements et la stagnation de leurs revenus", et les classes populaires, de plus en plus éloignées des centres-villes, sont les principales victimes de ces évolutions.

La fondation Abbé-Pierre a décompté 300 000 personnes sans domicile, deux fois plus qu'en 2012, 4,1 millions de mal logées, et plus de 22 000 personnes vivant dans un lieu de vie informel (squat, bidonville...). Le rapport propose en retour un encadrement des loyers plus strict et plus large, une garantie universelle, une surtaxe des loyers "abusifs" et des transactions immobilières les plus chères, et une meilleure règlementation des locations saisonnières.

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