Cet article date de plus de deux ans.

Loi anti-squat : "Je trouve ça assez pathétique", dénonce Ian Brossat, maire adjoint de Paris chargé du logement

L'Assemblée examine lundi la proposition de loi anti-squat qui propose de tripler les sanctions encourues par les squatteurs, jusqu'à trois ans de prison et 45 000 euros d'amende.

Article rédigé par franceinfo
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
Ian Brossat, porte-parole du PCF, au micro de franceinfo, dimanche 16 octobre 2022. (CAPTURE D'ECRAN FRANCEINFO)

"Je trouve ça assez pathétique", a dénoncé lundi 28 novembre sur franceinfo Ian Brossat, maire adjoint de Paris chargé du logement, de l'hébergement d'urgence et la protection des réfugiés, alors que l'Assemblée nationale a commencé lundi l'examen d'une proposition de loi anti-squats.

>> Loi anti-squat : l'Union sociale pour l’habitat juge le texte "inutile" et sujet "à confusion"

"Regardez l'état du pays et la situation du logement, alerte Ian Brossat. Vous avez en France quatre millions de personnes qui sont mal logées, vous avez deux millions de demandeurs de logements, vous avez 300 000 personnes qui sont sans domicile fixe." Il constate que "l'urgence pour les macronistes, c'est de faciliter les expulsions locatives, c'est d'augmenter le nombre d'expulsions locatives". Pour l'élu de Paris, l'enjeu du texte présenté par la majorité présidentielle aux députés est de "renforcer la situation du propriétaire au détriment du locataire. Je trouve que ces gens ne vivent pas dans le même monde".

"La solution, c'est la réquisition"

Ian Brossat pointe la disproportion de la proposition de loi par rapport à la réalité du terrain. Il rappelle qu'en matière de squats, "on parle de 170 cas. Et on ne parle pas que de petits propriétaires". À Paris, ces dernières années, les squats concernaient "des banques, des grandes entreprises, des immeubles qui étaient parfois vides depuis cinq ans, dix ans, quinze ans, et qui effectivement ont été occupés". Face à cette situation, "la solution n'est certainement pas de criminaliser les gens qui sont dedans, souvent des familles en grande difficulté".

Ian Brossat appelle à ce que l'Etat "réquisitionne les bâtiments vacants. La solution, c'est la réquisition". L'adjoint à la maire de Paris va écrire à Olivier Klein, le ministre du Logement, "en lui dressant une liste de bâtiments vides à Paris pour l'inciter à les réquisitionner pour que l'on n'ait pas de familles qui dorment dehors cet hiver".

Face à cette situation où "des gens ne peuvent plus payer, la solution c'est de les aider, la solution ce sont les aides que nous avons mises en place", explique l'élu parisien chargé du logement. Selon lui, à Paris, la Ville a "diminué depuis dix ans de 40% le nombre d'expulsions locatives". Il vante "une politique de prévention des expulsions" qui a été mise en place..

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.