Les offices HLM ont "beaucoup d'argent", selon Emmanuel Macron : "Si c'était vrai, ce serait merveilleux"
Christian Dupuy, maire LR de Suresnes et président de Hauts-de-Seine Habitat, a expliqué, mardi sur franceinfo, que les bailleurs sociaux auraient des difficultés à faire face aux nouveaux efforts voulus par Emmanuel Macron.
Les offices HLM disposeraient de "beaucoup d'argent", selon les propos d'Emmanuel Macron, dimanche 15 octobre lors de son interview télévisée. Invité de franceinfo, mardi 17 octobre, Christian Dupuy, maire LR de Suresnes et président de Hauts-de-Seine Habitat, craint que le président de la République "n'ait eu des informations erronées de la part de Bercy".
franceinfo : Les offices HLM ont "beaucoup d'argent", selon Emmanuel Macron. Est-ce vrai ?
Christian Dupuy : Si c'était vrai, ce serait merveilleux. Cela nous permettrait de construire beaucoup plus, car ce n'est malheureusement pas le cas. Je crains qu'Emmanuel Macron n'ait eu des informations erronées de la part de Bercy.
Mais vous ne pouvez pas dire que l'office HLM des Hauts-de-Seine est en difficulté…
Je ne parle par des Hauts-de-Seine, je parle de l'ensemble des bailleurs sociaux. L'office des Hauts-de-Seine n'est pas le plus malheureux. Nous avons la chance d'avoir une collectivité de rattachement, le département des Hauts-de-Seine, qui nous verse chaque année une subvention de l'ordre de 10 millions d'euros. Ce n'est pas le cas de tous les bailleurs sociaux. L'effort qui nous est demandé aujourd'hui correspond à peu près à la subvention que nous percevons du département. Cela veut dire qu'il faudrait que le département double sa subvention, ce qu'il n'est pas en capacité de faire aujourd'hui.
Vous ne pouvez vraiment faire aucun effort ?
Tout le monde est prêt à faire des efforts, sauf que cela fait des années qu'on nous en demande. Il faut savoir que lorsque certains offices peuvent avoir des disponibilités, il y a longtemps qu'elles sont récupérées au travers de la caisse de garantie du logement locatif social (CGLS). Elle assure une répartition, en prenant à ceux qui ont un peu de marge pour redistribuer à ceux qui n'en ont pas. Cette mutualisation existe déjà, on ne peut donc pas tondre deux fois le même mouton. Les aides à la personne sont devenues absolument dévorantes pour le budget de l'État. Quant aux aides à la pierre, elles fondent comme neige au soleil. Il faut vraiment se mettre autour de la table, discuter entre gens raisonnables et remettre à plat tout cela.
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