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Vidéo Les médecins généralistes en grève : l’assurance-maladie s'engage sur "une revalorisation des tarifs"

La Cnam mène actuellement des "négociations" avec les médecins libéraux, affirme son directeur-général sur franceinfo, alors que la profession est en grève jeudi et vendredi. Leur revendication d'une consultation à 50 euros est "considérable", estime Thomas Fatôme.
Article rédigé par franceinfo
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Thomas Fatôme, directeur-général de la Cnam, le 1er décembre 2022 sur franceinfo. (CAPTURE D'ECRAN FRANCEINFO)

Thomas Fatôme, directeur-général de la Caisse nationale de l’assurance-maladie (Cnam), a indiqué jeudi 1er décembre sur franceinfo qu'"une revalorisation des tarifs" sera proposée aux médecins libéraux en grève ce jeudi et vendredi pour dénoncer la dégradation de leurs conditions de travail en cabinet. Plusieurs syndicats demandent une revalorisation de la consultation à 50 euros, au lieu de 25 actuellement, pour s'aligner sur les tarifs européens. "C'est évidemment considérable, une augmentation de 100 %. Est-ce que les Français sont prêts à débourser 50 euros ?", s'interroge-t-il. Thomas Fatôme s'est dit cependant prêt "à soutenir les médecins libéraux", car "c'est très important pour l'accès aux soins dans notre pays".

franceinfo : Entendez-vous les revendications des médecins généralistes ?

Thomas Fatôme : Les négociations démarrent avec les médecins libéraux. Je leur ai écrit mercredi et je me suis engagé à ce qu'on porte en effet des revalorisations de tarifs. Il faut aussi qu'on parle des sujets importants en termes d'accès aux soins. On a beaucoup d'assurés qui n'ont pas de médecin traitant. Comment on peut, avec les médecins libéraux, leur faire gagner du temps médical ? L'assurance-maladie finance l'assistant médical depuis 2019. Et ça marche. Les médecins qui utilisent un assistant médical augmentent ce qu'on appelle leur file active, les patients qui vont les voir, de 10 %. L'assurance-maladie est prête à soutenir les médecins libéraux. C'est très important pour l'accès aux soins dans notre pays. Les médecins généralistes voient un million de patients par jour, donc c'est la clé de la santé des Français. On rentre dans cette discussion. On va apporter des revalorisations, mais on va aussi parler des sujets d'accès aux soins, d'organisation des soins et comment on répond aux attentes des Français sur l'accès aux soins.

Doubler le prix de la consultation, cela vous paraît possible ?

Un des représentants syndicaux parlait d'un projet un peu fou. Je lui laisse la paternité de cet adjectif. C'est évidemment considérable, une augmentation de 100 %. Est-ce que les Français sont prêts à débourser 50 euros ? Ça coûte 7 milliards d'euros. Est-ce qu'ils sont prêts à ce que leur complémentaire santé augmente ? C'est évidemment des niveaux très très très élevés. On va encore une fois porter des discussions qui vont accompagner une revalorisation de la consultation.

Allez-vous aider les médecins à aller s'installer dans les déserts médicaux ?

On doit aussi mobiliser différents leviers et aider aussi les médecins à s'installer dans les zones sous-denses. Augmenter de 30 % ce qu'on appelle le forfait médecin traitant, ce qui est versé par l'assurance-maladie, près de 15 000 euros par an, pour tous les médecins qui s'installent dans les zones sous-denses et pour ceux aussi qui y travaillent déjà. On va inciter financièrement les jeunes médecins pour qu'ils s'installent plus vite. On a eu une séance de négociation importante. On les revoit la semaine prochaine. Mais il faut entendre aussi les assurés sociaux. Ils sont 600 000 en affection de longue durée (ALD), ce qu'on appelle des malades chroniques, qui n'ont pas de médecin traitant. Comment on répond à ça ? Je vais beaucoup sur le terrain, je les écoute et les médecins nous disent aussi "aidez-nous à trouver des solutions. On est prêts à le faire". Il faut qu'on s'engage ensemble sur cinq ans à construire des systèmes d'organisation, à aider davantage les médecins, à aussi diminuer leur temps administratif, les certificats inutiles qui leur pourrissent la vie. On est prêt aussi à simplifier toutes ces procédures, à faire davantage de numérique qui les aide dans leur vie quotidienne. C'est quelque chose qu'on va construire avec eux. On fera un point d'étape à la mi-décembre et on a beaucoup de sujets à travailler ensemble.

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