Grève dans l'Éducation nationale : 40% d'enseignants grévistes annoncés en moyenne, jusqu'à 65% à Paris

Les enseignants sont appelés à la grève jeudi, par la plupart des organisations syndicales. Un mouvement de protestation qui devrait être plutôt suivi.
Article rédigé par Noémie Bonnin
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Plusieurs syndicats d'enseignants appellent à la grève jeudi 1er février, photo d'illustration. (CAPTURE ECRAN FRANCE 2)

Les enseignants sont appelés à se mobiliser jeudi 1er février. Journée de grève dans l'Éducation nationale pour de meilleurs salaires et conditions de travail à l'appel de la plupart des syndicats d'enseignants qui veulent lancer "un avertissement au gouvernement".

Dans les écoles, le principal syndicat d'enseignants, le SNUipp, prévoit un taux de grévistes de 40% en moyenne en France. Mais avec des endroits plus mobilisés que d'autres : 65% à Paris, par exemple, et plus de 50% dans le Val-de-Marne, la Drôme, l'Ardèche ou encore dans les Pyrénées-Atlantique. Ici et là, des écoles entières seront fermées.

Dans le second degré, les collèges et les lycées, les professeurs n'ont pas à se déclarer en avance. On n'aura les chiffres qu'une fois la journée entamée, mais il y aura bien des grévistes. Du côté du ministère de l'Éducation nationale, on admet déjà un mouvement "relativement suivi".

Les syndicats constatent à la fois un mécontentement assez fort mais aussi une sorte de fatigue professionnelle. Certains enseignants sont blasés et ne croient plus trop en l'efficacité de la grève, notamment après le mouvement contre la réforme des retraites, l'année dernière. Certains y ont laissé de nombreuses journées de salaires, mais sans résultat au bout du compte.

Les motifs de la mobilisation

Les principales revendications sont les salaires et les conditions de travail. Pour les syndicats, le chantier des rémunérations n'est pas terminé, après les revalorisations de l'année dernière. Ils s'opposent aussi au "choc des savoirs", cette batterie de mesures, lancées par Gabriel Attal quand il était ministre de l'Éducation mais qui s'inspire, selon eux, "d'un modèle d’école passéiste et conservateur". L'une des mesures annoncées est la formation de groupes de niveau au collège, en mathématiques et en français, ce qui ne ferait que "contribuer à assigner les élèves dans leurs positions sociales et scolaires".

Les représentants syndicaux veulent aussi moins d'élèves par classe et un plan de recrutement, pour pallier le manque de personnels, avec la question cruciale des remplacements. Cette grève a été lancée en décembre dernier, avant la nomination d'Amélie Oudéa-Castéra, mais le contexte d'aujourd'hui est bien sûr particulier : les sorties polémiques de la nouvelle ministre sur l'école publique, ont mis de l'huile sur le feu. Le communiqué intersyndical évoque une "déconnexion avec la réalité et les difficultés rencontrées au quotidien" qui nourrissent "une grande colère".

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