: Reportage "Personne ne peut venir nous aider" : à l'hôpital de Meulan-Les Mureaux, les urgences en grève pour réclamer un poste supplémentaire
Le service des urgences de l'hôpital de Meulan-Les Mureaux dans les Yvelines est en grève depuis lundi 8 janvier à 14 heures, un mouvement illimité pour réclamer un poste supplémentaire : une infirmière de nuit, qui fait cruellement défaut d'après les grévistes. Ce mouvement de grève pourrait avoir des répercussions pour les usagers de tout le secteur.
Cécile, Najet et Sarah dansent devant l'entrée des urgences pour se réchauffer, l'ambiance est joyeuse sauf quand deux membres de la direction viennent proposer une réunion aux grévistes, elle a eu lieu et n'a rien donné : toujours pas de poste d'infirmière en plus la nuit aux urgences de l'hôpital, et cela a des conséquences pour les patients.
Vendredi dernier, on a eu cinq patients graves en même temps, on a dû faire des choix parce qu'on n'était que trois.
Cécile, gréviste des urgencesà franceinfo
"Et quand on a appelé la direction, la réponse a été : 'On n'a pas d'effectifs'. Puisque dans les étages, ils sont toujours au minimum, il n'y a qu'une infirmière pour 28 patients. Donc personne ne peut venir nous aider", raconte Cécile, qui travaille dans l'établissement depuis 8 ans.
Des tensions en salle d'attente
Quand l'infirmière qui est censée être à l'accueil disparaît pour faire des soins à un patient, cela provoque des tensions en salle d'attente, Najet en fait les frais régulièrement. "J'étais occupée avec un patient dans une chambre, où je suis restée extrêmement longtemps", se souvient-elle. "Et se sont accumulés, pendant près d'une heure, les patients à l'accueil. Donc une attente d'une heure avant d'être vue par l'infirmière d'accueil pour les évaluer. Quand je suis arrivée une heure après, je me suis fait insulter, ils m'ont engueulée."
La direction estime qu'il n'y a pas assez de passages aux urgences de Meulan-Les Mureaux pour créer un poste d'infirmière de nuit, Sarah n'est pas d'accord et elle est prête à un bras de fer : "Nous, on lâche rien. Ce combat, je suis prête à le mener un mois, deux mois, trois mois. C'est le combat de ma vie."
Pourquoi j'ai fait ce métier ? Pour les patients. Je n'accepterai pas que des patients soient davantage maltraités par l'institution. On lâchera pas.
Sarah, gréviste des urgencesà franceinfo
La plupart des grévistes sont assignées à leur poste, pour l'instant le service fonctionne mais le mouvement pourrait se durcir et entraîner un délestage des urgences sur les hôpitaux de Mantes-la-Jolie et de Poissy qui sont déjà eux-mêmes sous tension.
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