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Appel à la grève ce mardi : "Il ne faut pas qu'on fasse payer le coût de la crise aux salariés", met en garde le secrétaire général de Force ouvrière

La CGT, FO, Solidaires, FSU, ainsi que la Fidl, la MNL, l'Unef et l'UNL pour les jeunes entendent battre le pavé ce 5 octobre pour défendre les salaires et le pouvoir d'achat.

Article rédigé par franceinfo
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Le secrétaire général de Force ouvrière, Yves Veyrier, participe à une manifestation, le 30 juin 2020. (THOMAS SAMSON / AFP)

"Il ne faut pas qu'on fasse payer le coût de la crise aux salariés", a déclaré mardi 5 octobre sur franceinfo Yves Veyrier, secrétaire général de Force ouvrière (FO), alors que salariés et chômeurs sont appelés à faire grève et à manifester ce mardi dans toute la France, pour exiger des "réponses urgentes", notamment sur la question des salaires, et remettre les questions sociales au cœur du débat, à un peu plus de six mois de la présidentielle.

franceinfo : Pourquoi cette mobilisation ?

Yves Veyrier : Il y a l'inflation, l'énergie, l'essence, l'alimentation, et c'est cet hiver que ça va taper dans les porte-monnaie. Donc il est important qu'on se mobilise sur le terrain syndical. On s'adresse à la fois au gouvernement sur la question du salaire des fonctionnaires, comme sur le Smic où on estime qu'un coup de pouce plus net aurait dû être donné, et on s'adresse aux employeurs, aux branches patronales.

Faut-il prolonger le "quoi qu'il en coûte" ?

Il ne faut pas qu'on le fasse payer aux salariés, qu'on fasse payer le coût de la crise dans les mois, les années qui viennent aux salariés, soit par des licenciements, soit par le retour de la réforme des retraites. Il y a par ailleurs la réforme de l'assurance-chômage qui entre en vigueur et si nous n'arrivons pas à la faire suspendre, elle pénalisera nettement les plus précaires.

L'Umih, la principale organisation patronale de l'hôtellerie restauration, annonce ce matin une augmentation des salaires de 6 à 9%. Qu'en pensez-vous ?

J'y vois l'effet de cette mobilisation syndicale. On annonce la mobilisation d'aujourd'hui sur les salaires et le pouvoir d'achat depuis la fin de l'été et je vois que ça bouge dans la grande distribution, à Carrefour... Il y a des secteurs où les salariés sont en grève sur les salaires et les conditions de travail.

Le pouvoir d'achat des Français a augmenté en moyenne de 4% lors du quinquennat, selon une étude de Bercy. Êtes-vous d'accord avec ce constat ?

Les enquêtes portent sur une situation globale. C'est une moyenne qui s'appuie sur des éléments de rémunération qui ne sont pas du salaire. Ce que l'on voit aussi augmenter c'est le taux de pauvreté, le nombre de salariés qui finissent les fins de mois difficilement. Il y a une revendication majeure que porte Force ouvrière depuis plus d'un an, c'est la revalorisation d'ampleur de tous les emplois scotchés au Smic, sans perspective d'évolution, souvent à temps partiel.

Comprenez-vous que la réforme de l'assurance-chômage soit entrée en vigueur malgré la protestation des syndicats ?

L'ensemble des confédérations syndicales sont autour de la table des négociations depuis le début. Nous avons mis en place l'assurance-chômage, nous l'avons gérée depuis ses origines, nous avons créé cet outil de solidarité, et le gouvernement décide de passer outre le fait que nous y sommes tous opposés. Nous avons tous déposé un recours au Conseil d'État et j'espère bien que nous allons encore obtenir gain de cause et qu'il va nous donner raison.

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