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Guérini, Cahuzac, Balkany : ces trois affaires françaises relancées par les "Panama Papers"

"Le Monde" a révélé, mardi 5 avril, que les trois affaires passaient par le Panama et plus précisément par la société Mossack Fonseca, au centre d'un vaste scandale de sociétés offshore.

Article rédigé par franceinfo
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Jérôme Cahuzac, Jean-Noël Guérini et Patrick Balkany, tous trois cités par "Le Monde" dans l'enquête des "Panama Papers", mardi 5 avril 2016. (AFP)

Le Monde réveille des affaires françaises bien connues. Le quotidien a en effet trouvé, dans le cadre de l'enquête sur les "Panama Papers", les noms de personnalités politiques françaises impliquées dans ce vaste système d'évasion fiscale. Le Monde révèle, mardi 5 avril, de nouveaux éléments sur "la société aux Seychelles de Cahuzac", "le riad du couple Balkany" ou les "montages du clan Guérini."

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Francetv info vous résume ce que nous savions à propos de ces affaires qui ont fait les gros titres et ce que révèlent les "Panama Papers".

L'affaire Guérini

Ce que l'on savait déjà. Marchés truqués, blanchiment d'argent, trafic d'influence ou détournements de fonds publics, la justice travaille déjà depuis 2009 sur l'affaire Guérini. L'ex-président socialiste du conseil général des Bouches-du Rhône Jean-Noël Guérini est notamment soupçonné d'avoir favorisé son frère, Alexandre Guérini, pour l'acquisition du marché public de ramassage et de traitement des déchets dans son département. L'affaire concerne également "des projets immobiliers, des marchés de gardiennage, des maisons de retraite médicalisées, la gestion de décharges, ou encore celle de ports de plaisance départementaux", cite Le Monde.

Ce que les "Panama Papers" nous apprennent. L'enquête du consortium international d'investigation vient confirmer les montages soupçonnés, alors réalisés par le cabinet Mossack Fonseca au Panama. Si le nom de Guérini n'apparaît pas dans les documents, "de nombreux protagonistes de l’affaire apparaissent dans les 'Panama papers'", explique le quotidien français. Le journal cite ainsi Patrick Boudemaghe, ancien dirigeant de la société de maçonnerie ABT à l'origine de l'affaire marseillaise, qui "possède un mandat de gestion sur cinq sociétés" ou encore Damien Amoretti, deuxième dirigeant d'ABT.

Des nouvelles de la villa attribuée aux Balkany

Ce que l'on savait déjà. La villa Dar Gyucy, à Marrakech (Maroc) est dans le collimateur du fisc français depuis deux ans. "La justice tente de prouver qu'elle appartient bien au couple Balkany, tandis que le maire [Les Républicains] de Levallois-Perret et son épouse affirment ne l'avoir qu'occasionnellement louée", explique Libération.

Ce que les "Panama Papers" nous apprennent. Les documents révélés par l'enquête vont dans le sens de ces suspicions. Le cabinet au centre des "Panama Papers", Mossack Fonseca, aurait enregistré en 2007 la société propriétaire du riad de Marrakech, Hayridge Investments Group Corp, "à la demande de la fiduciaire suisse Gestrust, qui agissait elle-même pour le compte de Jean-Pierre Aubry, le bras droit du couple de Levallois-Perret", précise Le Monde

Des précisions sur le montage de Jérôme Cahuzac

Ce que l'on savait déjà. Le 2 avril 2013, déjà, le socialiste Jérôme Cahuzac, démissionnaire de son poste de ministre délégué au Budget, avouait, sur son blog, détenir un compte bancaire à l'étranger "depuis une vingtaine d'années." Le compte avait été ouvert en novembre 2009 à la Julius Baer de Singapour, au nom d'une société des Seychelles, Cerman Group Limited, dont Jérôme Cahuzac est le bénéficiaire économique, comme vous l'expliquait francetv info au début du procès de l'ancien ministre. 

Ce que les "Panama Papers" nous apprennent. Les "Panama Papers" viennent éclaircir le montage. Ils indiquent en effet que le cabinet Mossack Fonseca était chargé de tout organiser pour l'ancien ministre délégué au Budget. Mais alors qu'en 2013, les autorités ont commencé à enquêter sur Jérôme Cahuzac, les Seychelles se sont penchées sur la société panaméenne. "Des documents montrant que Jérôme Cahuzac est le bénéficiaire réel du compte sont alors portés à la connaissance de la firme", explique Le Monde. Mossack Fonseca juge alors le lien avec une "personnalité politiquement exposée" risquée et met fin, le 3 mai 2013, à sa collaboration avec Cerman Group.

Le Monde révèle également les détails de la structure : "Cerman est pourvu d’une gouvernance fictive : au poste de 'directeur', la société Pimura Consultancy Limited, domiciliée aux Seychelles avec des ramifications au Panama et aux Samoa ; au poste 'd’actionnaire', une autre coquille vide, Talway International Corporation."

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