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"Des promesses, rien que des promesses...": un an après la fermeture de leur usine, l’amertume des ex-Whirlpool d’Amiens

Près d’un an après la fermeture du site d’Amiens, deux ex-salariés de Whirlpool témoignent à franceinfo de leur désillusion résignée et de leur immense amertume.

Article rédigé par franceinfo - Boris Loumagne
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2min
L'usine Whirlpool d'Amiens, le 13 juin 2017. (FRED HASLIN / MAXPPP)

Un café dans sa cuisine, les dossiers posés sur la table. Et la colère qui remonte. "Pour ces multinationales-là, on est que des Kleenex", soupire, indigné, Patrice Sinoquet, représentant syndical CFDT chez Whirlpool. Perte de confiance envers la classe politique, envers l'Europe, et un sentiment d'injustice persistant, un an après la fermeture de leur usine d’Amiens, voilà ce que ressentent les ex-salariés du constructeur.

L'un des enjeux de l'entre-deux tours en 2017

Le cas de l'usine Whirlpool d’Amiens était pourtant devenu l'un des enjeux de l'entre-deux tours de la présidentielle en 2017 : Emmanuel Macron et Marine Le Pen avaient chacun visité le site à quelques heures d'intervalle le 26 avril. Les 180 salariés s'étaient alors battus contre la délocalisation des lignes de production en Pologne. Peine perdue, l'usine a fermé en mai 2018 et le site a finalement été repris par WN, qui fabrique notamment des voitures électriques. Selon les syndicats, 160 ex-Whirlpool ont été conservées par le repreneur.

"Là-bas, le Code du travail fait trois pages"

Aux côtés de Patrice, Fabrice. Lui, aura passé 20 ans chez Whirlpool. Du jour au lendemain, sa boîte a délocalisé en Pologne "pour une histoire de pognon uniquement". Aussi est-il allé voir sur place : "Là-bas, le Code du travail doit faire trois pages… Sur les congés payés, cela n’a rien à voir non plus à ce qui se passe en France." Pas d'harmonisation sociale et une Union européenne qui ne prend pas ses responsabilités, selon Fabrice.

Pour moi, l’Europe c’est plié. Ces multinationales-là, qui touchent beaucoup d’argent, pourquoi les laisser partir ?

Fabrice, ex-Whirlpool

à franceinfo

Rien à sauver non plus dans l'action des hommes politiques en France. Une désillusion partagée par la belle-soeur de Patrice, Christelle, ex-Whirlpool également. "Ils avaient de toute façon l’intention de partir, indique-t-elle, écœurée. Ce ne sont pas les politiques qui auraient fait quoique ce soit." Christelle qui désormais ne s'intéresse plus du tout à la politique...

Un an après la fermeture de leur usine, l’amertume des ex-Whirlpool d’Amiens

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