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Rafale, nucléaire… Hollande en Inde, une visite à haut enjeu commercial

François Hollande est en Inde pour permettre à plusieurs contrats d'aboutir. Il tâchera aussi de faire oublier son prédécesseur auprès de ses partenaires indiens.

Article rédigé par Clément Parrot
France Télévisions
Publié
Temps de lecture : 4min
François Hollande (D) et le Premier ministre indien, Manmohan Singh, le 14 février 2013 à New Delhi (Inde). (BERTRAND LANGLOIS / AFP)

François Hollande est en Inde pour une visite de deux jours, jeudi 14 et vendredi 15 février. Une visite placée sous le signe des intérêts économiques. Le président de la République souhaite avancer sur les dossiers de l’avion de combat Rafale, des réacteurs nucléaires, des transports en commun ou de l'eau courante. Si aucun contrat ne devrait être signé lors de ce voyage, François Hollande espère bien obtenir des accords de principe.

Pour vendre le savoir-faire français, comme l'explique La Croix, la délégation française se compose de cinq ministres et d’une soixantaine de dirigeants d’entreprises. La SNCF, Dassault, Thales, Areva, Veolia, Lafarge, LVMH, Sanofi ou EADS défendront ainsi leurs intérêts à New Delhi. Les négociations risquent de se révéler ardues : l’Inde a procédé à des coupes budgétaires et sa croissance est en baisse.

Les dossiers à finaliser : le Rafale et le nucléaire

Eric Trappier, PDG de Dassault Aviation, souhaite conclure la vente de 126 Rafales à l'armée de l'air indienne avant la fin 2013. Estimé à 12 milliards de dollars (un peu moins de 9 milliards d’euros), l’accord marquerait le premier succès dans l'exportation de l'avion. Ce contrat s’avère donc crucial pour Dassault, comme l’explique L’Expansion.

Le Rafale a longtemps été décrié pour son coût trop élevé par rapport à ses concurrents, comme le rappelle Europe 1. Si l’Inde finit par succomber aux charmes de l’avion français, d’autres pays pourrait suivre, comme le Qatar et le Koweït. Les négociations doivent encore aboutir concernant les transferts de technologie, des compensations courantes dans ce genre de dossiers, comme le soulève L’Expansion. Dernier enjeu, plus politique : François Hollande désire finaliser cette vente afin de redonner un signe positif à l‘économie française.

Pour Areva et ses réacteurs nucléaires, l’affaire semble presque conclue. Il s’agit de la construction de deux réacteurs EPR de troisième génération, avec une option pour quatre supplémentaires, pour dix milliards d'euros. Le site choisi serait à Jaïtapur, dans l'ouest du pays. Le dossier a pris du retard en raison des problèmes de sécurité soulevés par la catastrophe nucléaire de Fukushima, au Japon, en 2011, mais désormais la négociation est parvenue "à un niveau très avancé", selon le ministre des Affaires étrangères indien, Salman Khurshid.

Les pièges à éviter

François Hollande aura à cœur d’éviter certaines discussions avec ses homologues indiens, à commencer par l’affaire ArcelorMittal. Le 25 janvier dernier, le ministre du Redressement productif, Arnaud Montebourg, a encore accusé le milliardaire indien Lakshmi Mittal de pratiquer "chantage" et "mensonge", après l’annonce par le géant de l’acier de la fermeture de six sites en Belgique. Le ministre et Mittal vivent une longue histoire de désamour.

Le président français se retrouve également malgré lui au cœur d’un fait divers. En juin dernier, un diplomate français est accusé par sa femme indienne de viol sur leur fille de 3 ans. Les analyses scientifiques tendent à dédouaner le père, mais la mère n’entend pas renoncer à ses poursuites. Après avoir appris la visite à l’Elysée des avocats de son époux, elle demande une entrevue avec François Hollande. L’Elysée assure de sa "confiance" en la justice indienne et affirme que cette affaire ne portera pas préjudice aux négociations commerciales.

En Inde, François Hollande va surtout devoir faire oublier Nicolas Sarkozy, qui avait su gagner la confiance de New Delhi, raconte The Hindu, traduit par Courrier international. Pour cela, il pourra peut-être s’appuyer sur Valérie Trierweiler, qui sera du voyage. L’Inde relâche son protocole puisque la compagne du président sera traitée en épouse, une chance que n’avait pas eue Carla Bruni en 2008.

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