Rachat d'Alstom par General Electric : ce n'est "pas plié", assure Montebourg
Le conseil d'administration du groupe français a voté à l'unanimité en faveur de l'offre de l'Américain, mais le mariage des deux géants est encore loin d'être consommé.
Le conseil d'administration a voté. Après l'unanimité recueillie par l'offre de l'américain General Electric pour sa branche énergie, Alstom a annoncé, mercredi 30 avril, étudier en détail ce projet de 12,35 milliards d'euros, dans un communiqué. L'union semble être en bonne voie, mais est encore loin d'être consommée. Voici pourquoi.
Le personnel doit être consulté
Le conseil d'administration d'Alstom a mis en place un comité d’administrateurs indépendants, conduit par Jean-Martin Folz (ancien PDG de PSA), pour procéder, d’ici à la fin mai, à un examen approfondi de l’offre, "en tenant compte des intérêts de l’ensemble des parties prenantes, y compris ceux de l’Etat français", précise le communiqué.
Les instances représentatives du personnel d’Alstom seront obligatoirement consultées avant tout accord définitif, or les principaux syndicats restent inquiets et attendent des garanties.
Le gouvernement n'a pas dit son dernier mot
Le dossier Alstom n'est "pas plié", assure le ministre de l'Economie, rappelant qu'il reste "un mois pour décider". "Le gouvernement compte utiliser ce temps pour défendre les intérêts industriels de la nation", a prévenu Arnaud Montebourg devant la commission des Affaires économiques de l'Assemblée nationale.
Le gouvernement étudie par ailleurs la demande des syndicats d'Alstom d'une augmentation de la participation de l'Etat au capital du groupe français, dont il détient actuellement environ 1% par l'intermédiaire de la Caisse des dépôts et consignations. "Cette question, nous la mettons à l'étude. Elle nous a été demandée par les organisations syndicales", a précisé le ministre.
Siemens améliore son offre
Dépassé par l'américain General Electric, l'allemand Siemens ne compte pas en rester là. Il a déjà amélioré son offre en proposant de céder aussi ses métros, non inclus dans sa première proposition. Le conseil d’administration d'Alstom assure par ailleurs que le groupe bavarois "aura un accès équitable à l’information lui permettant, le cas échéant, de soumettre une offre ferme". "Elle sera examinée en fonction de l’intérêt social de la société et de celui de l’ensemble des parties prenantes, dans le respect des engagements pris", ajoute le communiqué d'Alstom.
Alstom étudiera aussi les "offres non sollicitées"
Avec l'offre ferme de General Electric, Alstom n'a pas le droit d'engager la discussion avec des concurrents. Cependant, le groupe s’est réservé le droit de répondre à des demandes non sollicitées et de négocier avec des candidats qui feraient une meilleure offre pour Alstom.
Avec une limite dans le temps toutefois. Si à la fin du mois de mai, après l’examen de l’offre de General Electric et après l’avoir recommandée, le conseil d’administration d’Alstom décidait de soutenir un autre projet, le groupe français devrait verser au géant américain une indemnité de rupture égale à 1,5% du prix d’acquisition.
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